Venezuela : la Cour suprême valide la réélection contestée du président Nicolas Maduro

"Le pays et le monde connaissent votre partialité et, par conséquent, votre incapacité à résoudre le conflit", a réagi le candidat de l'opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique toujours la victoire à la présidentielle.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
La présidente de la Cour suprême de justice du Venezuela, Caryslia Rodriguez, à Caracas, au Venezuela, le 22 août 2024. (FEDERICO PARRA / AFP)

Une décision attendue. La Cour suprême du Venezuela, que la plupart des observateurs considèrent comme inféodée au pouvoir, a validé jeudi 22 août la réélection du président Nicolas Maduro alors que l'opposition, qui revendique la victoire, avait déclaré "nulle et non avenue" toute décision de la haute juridiction sur le sujet. L'annonce de la réélection du président socialiste pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, qui ont été brutalement réprimées. Elles ont fait 25 morts, 192 blessés et 2 400 arrestations, selon les autorités.

La Cour "certifie de manière non contestable le matériel électoral et valide les résultats de l'élection présidentielle du 28 juillet 2024, émis par le Conseil national électoral [CNE], où le citoyen Nicolas Maduro Moros a été élu président de la République bolivarienne du Venezuela pour la période constitutionnelle 2025-2031", a affirmé sa présidente Caryslia Rodriguez. C'est Nicolas Maduro lui-même qui avait saisi début août le Tribunal supérieur de justice (TSJ) pour faire valider sa victoire.

"Votre décision ne fera qu'aggraver la crise"

Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le CNE qui n'a cependant pas fourni les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d'un piratage informatique. Une telle attaque est jugée peu crédible par l'opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact des votes. Selon l'opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60% des voix.

"Messieurs du TSJ : aucune décision ne remplacera la souveraineté populaire. Le pays et le monde connaissent votre partialité et, par conséquent, votre incapacité à résoudre le conflit ; votre décision ne fera qu'aggraver la crise", a déclaré dans la matinée sur les réseaux sociaux Edmundo Gonzalez Urrutia, appelant M. Maduro à permettre une "transition politique" dans la paix.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.