Crise politique au Venezuela : l'opposition se mobilise dans la rue pour revendiquer la victoire
Drapeaux et procès-verbaux à la main, l'opposition vénézuélienne réclamait dans la rue sa "victoire" à l'élection présidentielle de juillet, samedi 17 août, face au président Nicolas Maduro, proclamé vainqueur. "C'est une journée historique (...). Nous devons rester fermes et unis", a déclaré avant la manifestation Maria Corina Machado, cheffe de l'opposition, sur les réseaux sociaux. Des milliers de personnes ont salué son arrivée au rassemblement dans l'est de Caracas (Venezuela) samedi.
"Nous n'abandonnerons pas la rue... Avec intelligence, avec prudence, avec résilience, avec audace et pacifiquement, car la violence leur convient... La contestation pacifique est notre droit", a-t-elle lancé à la foule. "La voix du peuple se respecte. Le monde entier et tout le Venezuela reconnaissent que le président élu est Edmundo Gonzalez Urrutia", le candidat de l'opposition, a ajouté Maria Corina Machado juchée sur la plateforme d'un camion. Beaucoup de manifestants brandissaient des drapeaux du Venezuela ou des copies des "procès-verbaux" de bureaux de vote, dont l'opposition et une partie de la communauté internationale réclament la publication.
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié début août la victoire à la présidentielle de Nicolas Maduro, avec 52% des voix, sans fournir le décompte exact ni les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique. L'opposition et de nombreux observateurs mettent en doute la réalité de ce piratage. Selon l'opposition, qui a rendu publics les documents électoraux obtenus grâce à ses scrutateurs, le candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé Maria Corina Machado déclarée inéligible, a remporté 67% des voix.
Un appel à des manifestations à l'étranger
L'annonce de la réélection de Nicolas Maduro a provoqué des manifestations spontanées, qui ont été réprimées brutalement. De source officielle, 25 personnes sont mortes, 192 ont été blessées et 2 400 arrêtées.
Samedi, l'opposition a également appelé à de grandes manifestations à l'étranger. Le coup d'envoi a été donné à Sydney et à Melbourne (Australie). Sur les réseaux sociaux, des photos de rassemblements affluent du monde entier.
Des rassemblements pro-pouvoir ont également eu lieu dans d'autres villes du pays, selon des images diffusées par la télévision publique.
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