C'est un règlement de comptes inédit au Vatican. Le cardinal allemand Gerhard Muller, ex-gardien du dogme au Vatican (successeur du cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI) et très attaché à la doctrine, publie De bonne foi, un livre dans lequel il met en cause le pape François. S'il n'épargnait déjà pas le souverain pontife en privé, la publication de ses critiques est une première pour un cardinal si haut placé. Le pape y est accusé de "confusion doctrinale", de s'entourer de personnes non préparées du point de vue théologique, une sorte de "cercle magique" qui fait passer les informations de manière parallèle. Le cardinal Muller ne retient aucun tacle, accusant François de favoritisme, de protéger un ami évêque condamné pour abus sexuels. Il lui reproche également "la gifle" donnée aux traditionalistes en supprimant la messe en latin, les ouvertures envers les homosexuels ou encore l'autoritarisme du pape qui a interdit à un évêque français d'ordonner des séminaristes.>> Le bras droit de Benoît XVI évoque dans ses mémoires les tensions entre le pape François et son prédécesseurLe cardinal Muller s'en prend par ailleurs au rapport de la Ciase sur les abus des prêtres en France, estimant "exagéré et évidemment gonflé" le nombre de victimes. À ces critiques le pape a répondu : "C'est comme une éruption cutanée qui vous dérange un peu". Son entourage est bien plus dur : l'un de ses ministres se dit "scandalisé, très déçu" : "un cardinal a juré fidélité au pape et doit s'en souvenir."