Mort de Benoît XVI : le pape François pourrait-il choisir de démissionner, comme son prédécesseur ?

Les funérailles du pape émérite Benoît XVI, qui se tiennent jeudi 5 décembre à 9h30, sont une première dans l'histoire du Vatican. Près de 200 000 fidèles sont venus lui rendre hommage, s'inclinant devant sa dépouille exposée depuis lundi dans la basilique Saint-Pierre. Pour les funérailles sont attendues pas moins de 100 000 personnes, dont nombre de chefs d'Etat et de gouvernement, ainsi que de têtes couronnées. La France sera notamment représentée par son ministre de l'Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin. 

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L'Église n'a désormais plus qu'un seul souverain pontife à sa tête, le pape François. Mais avec la mort du pape émérite, beaucoup de fidèles s'interrogent sur une éventuelle démission du pape François, comme Tiago, 21 ans : "Moi j'espère que non, mais c'est sûr que ça change tout. Je ne veux pas qu'il démissionne car d'abord il est argentin comme moi", explique le jeune homme. 

"Il me plaît beaucoup parce qu'il pense aux gens qui n'ont rien. Il est très différent de Benoît XVI, maintenant on va bien voir ce qui se passe."

Tiago, un Argentin de 21 ans

à franceinfo

Avant de démissionner, François va sans doute redéfinir le rôle du pape émérite. D'abord sa tenue : restera-t-il en blanc, couleur du souverain pontife ? Ensuite, son lieu de résidence après sa démission, et enfin son nom : quel titre doit-on donner à un souverain pontife émérite ? Une chose est sûre, il ne se précipitera pas : il a réaffirmé qu'il démissionnerait quand sa santé ne suivra plus.

Un réformateur ou un conservateur ?

En revanche, pour un pape qu'on a beaucoup présenté comme un réformateur et un homme d'Eglise moderne, François pourrait-il profiter de la mort de son prédécesseur, plus conservateur, pour entamer des réformes au sein de l'Eglise ? Iacopo Scaramuzzi, le vaticaniste du quotidien La Repubblica, n'y croit pas. "Le bon pape François, qui est un jésuite malin, a peut-être utilisé Benoît XVI pour ne pas faire de pas trop en avant, qui finalement ne lui convenaient pas", décrypte-t-il.

"François est un réformateur, mais ce n'est pas un révolutionnaire. Il est même un conservateur selon certains points de vue. Donc la présence de Benoît XVI le freinait un peu, mais cela pouvait lui convenir."

Iacopo Scaramuzzi, vaticaniste de "La Repubblica"

à franceinfo

Mais déjà les plus conservateurs au sein du Vatican fourbissent leurs armes. Le secrétaire particulier de Benoît XVI n'a pas attendu ses funérailles pour affirmer que le pape émérite avait eu le cœur brisé, lorsque François a supprimé la messe en latin...