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Vidéo "Si la police n’existe plus, on comblera ce manque" : à Minneapolis, la colère n'est pas retombée après la mort de George Floyd

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar et Sandrine Mallon. Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, franceinfo s'est à nouveau rendue à Minneapolis, la plus grande ville du Minnesota, secouée par de violentes émeutes après la mort de George Floyd. Cinq mois après, la ville est toujours divisée.

La neige tombe sur Minneapolis (Etats-Unis) et recouvre les petites bougies et les dessins déposés au croisement de la 38ème rue et de Chigago Avenue. C’est sur ce trottoir que George Floyd est mort à la suite de son interpellation par des policiers blancs. "I can't breathe" ("Je n'arrive plus à respirer" en français), a prononcé cet Afro-Américain, suffoquant pendant près de 9 minutes, sa gorge écrasée par le genou du policier Derek Chauvin.

Un mémorial lui est dédié dans la ville, où se recueillent les habitants. Chantale est encore bouleversée. "C’est important, réagit-elle, pour se souvenir que c’est arrivé. La mentalité de certains policiers me fait peur. Ceux qui se sentent supérieurs, ceux qui veulent écraser les autres... C’est terrifiant ! Il faut les stopper !"

Une ville fracturée

Minneapolis s’était embrasée pendant plusieurs jours. "C’est triste, ils ont brûlé la ville et ensuite ils s’en sont réjouis, c’est affreux", confie Robert Marvin. Dépité, il regarde le commissariat en partie incendié, aujourd’hui muré. "Oui, c’est sûr, il y a de mauvais policiers, d'accord. Ce qu’a fait Derek Chauvin c’est un meurtre, il n'y a pas d’excuses pour ce gars qui en a maintenu un autre à terre pendant 8 min et 46 secondes", affirme-t-il.

Mais depuis quand une société peut-elle fonctionner sans loi et ni ordre ? Ça ne peut pas être l’anarchie totale !

Robert Marvin

à franceinfo

Des rassemblements ont lieu encore régulièrement pour dénoncer les violences policières car depuis la mort de George Floyd, "nous n’avons vu aucun changement", jugent les manifestants. La municipalité a amputé le budget de la police d’un peu plus d’un million de dollars pour calmer les esprits, et des policiers ont démissionné, mais c’est encore insuffisant pour Michelle Gross, militante associative. Elle réclame encore plus d’efforts : "On peut réduire le nombre de policiers, et ensuite utiliser ce budget pour aider les sans-abri, les toxicomanes. Il faut faire des réformes, il n’y a pas à se poser de questions."

Manifestation Black lives matter à Minneapolis (Minnesota) le 24 octobre 2020 (SANDRINE MALLON / RADIO FRANCE)

Anthea, une autre activiste, prône le slogan "Abolish the police" : elle veut la voir disparaître. "Si la police n’existe plus, on comblera ce manque, on trouvera des solutions pour se protéger en communauté", assure-t-elle.

Quand vous avez une communauté qui se soucie les uns des autres vous n’avez pas peur.

Anthea, militante associative

à franceinfo

À l’aube de l'élection présidentielle, c’est aussi Donald Trump qu’elle ne veut plus voir à la Maison Blanche : "Trump a fait un travail terrible. Il a amené plus de violence et plus de peur. Je veux un président qui soutienne les Black Lives Matter et qui rende la justice."

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