Reportage "Il avait l'air timide, on a du mal à y croire" : l'incompréhension à Bethel Park, où vivait le jeune homme qui a tenté d'assassiner Donald Trump

Dans cette tranquille banlieue de Pittsburgh, où vivait Thomas Matthew Crooks, on tente de comprendre les motivations du timide jeune homme de 20 ans qui a tenté d'assassiner l'ex-président des Etats-Unis.
Article rédigé par Valentin Dunate - Fabien Gosset
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des voitures sont stationnées devant la maison de la famille de Thomas Matthew Crooks à Bethel Park en Pennsylvanie aux Etats-Unis le 14 juillet 2024 (KYLE MAZZA / ANADOLU via AFP)

Dans les livres d'histoire américains, il y avait notamment Lee Harvey Oswald, principal suspect de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Il y aura sans doute désormais Thomas Matthew Crooks qui a tenté d'assassiner Donald Trump, faisant un mort et deux blessés graves lors d'un meeting en Pennsylvanie samedi 13 juillet. La personnalité et les motivations du jeune homme de 20 ans restent un mystère pour les enquêteurs du FBI. Franceinfo s'est rendu à Bethel Park, dans la banlieue de Pittsburgh (Pennsylvanie), où vivait Thomas Matthew Crooks. 

La maison familiale en briques rouges des Crooks est située dans un quartier résidentiel calme et cossu, désormais au centre de l'actualité américaine et mondiale. Kelly habite juste en face avec son chien. Elle ne sait pas trop comment parler de Thomas Matthew Crooks. "Le petit... Le tireur, faisait souvent le tour du quartier, raconte-t-elle. Il avait l'air timide ..."

"C'est difficile d'imaginer que des jeunes qui vivent dans des endroits comme celui-ci font ce genre de choses. Mais c'est ça l'Amérique, il y a vraiment des gens dérangés dans ce pays. Et même si on a du mal à y croire : là, c'est un jeune de 20 ans qui vit en face de chez toi"

Kelly, voisine de la famille Crooks

à franceinfo

Aucune motivation politique identifiée pour le moment

Notre interview est interrompue par des agents du FBI qui souhaitent justement interroger Kelly. Aux enquêteurs justement, ses anciens camarades de classes expliquent que ce jeune homme était harcelé au lycée notamment à cause de la façon dont il s'habillait. En revanche, pour l'instant aucune motivation politique n'a été identifiée. Il n'avait par exemple posté aucun message à ce sujet sur les réseaux sociaux, comme le répètent les dizaines de journalistes américains présents devant cette maison pour assurer des directs pour leur chaîne de télévision ou de radio.

Il ne présentait apparemment aucun problème médical non plus. Tom, qui habite à quelques rues d'ici, en doute. "Quand tout va bien dans ta vie, tu ne prends pas la voiture pendant 45 minutes dans l'idée d'aller mettre une balle dans la tête d'une personne, affirme-t-il. C'est de la folie ! Le niveau de futilité et de bêtise de ce gamin pour penser que c'est ce qu'il fallait faire ..."

"Le problème, ce sont nos représentants politiques. Ils disent des choses horribles les uns sur les autres, ils s'accusent mutuellement d'être la raison pour laquelle les États-Unis vont s'effondrer. Si vous êtes jeune et naïf, comment vous réagissez ? Mais ce sont ces personnes qui ont diffusé le poison au départ."

Tom, voisin de Thomas Matthew Crooks

franceinfo

Une arme, un fusil automatique, est au centre des investigations. Celui que Thomas Matthew Crooks a utilisé a été acheté légalement par le père du tireur. Il s'agit d'ailleurs d'une arme à l'origine de nombreuses tueries de masse. Les enquêteurs ne savent pas à l'heure actuelle si le jeune homme avait ou non la permission d'emprunter ce fusil automatique.

L'incompréhension à Bethel Park, où vivait le jeune homme qui a tenté d'assassiner Donald Trump. Le reportage de Valentin Dunate et Fabien Gosset

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