Présidentielle américaine 2024 : photomontage ou phrases sur l'Ukraine, ces théories complotistes qui visent Kamala Harris sur les réseaux sociaux

Mise en cause de sa probité, de sa citoyenneté, de sa connaissance des dossiers... La vice-présidente, qui n'a pas encore officiellement été désignée candidate par le Parti démocrate, est déjà victime d'une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par franceinfo, Valentine Joubin, Armêl Balogog
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sur le réseau X, des comptes complotistes reprennent une déclaration de Kamala Harris sur l'Ukraine sortie de son contexte, afin de la décrédibiliser. (CAPTURE D'ECRAN / X)

Avant même d'avoir été officiellement investie par le Parti démocrate pour remplacer Joe Biden, Kamala Harris entre en campagne à l'occasion d'un meeting dans le Wisconsin, mardi 23 juillet. Pas encore candidate, la vice-présidente fait déjà l'objet de publicités mensongères dans les médias de la part du camp Trump. L'ancienne sénatrice de Californie est aussi visée par plusieurs théories complotistes. 

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Un photomontage avec le visage de Jeffrey Epstein

Parmi les accusations sans fondement dont Kamala Harris fait l'objet sur les réseaux sociaux, il y a notamment ses prétendus liens avec Jeffrey Epstein. Une photo largement partagée sur le réseau X montre Kamala Harris, tout sourire, posant aux côtés de l'homme d'affaires accusé de crimes et de trafics sexuels (et qui s'est suicidé en prison avant d'être jugé). 

En réalité, il s'agit d'un montage, comme l'ont notamment démontré des journalistes de la BBC. Sur la photo originale, qui date de 2015, Kamala Harris pose à côté de son mari, Douglas Emhoff. Le visage de son époux a simplement été remplacé par celui d'Epstein, assez grossièrement d'ailleurs. Cette photo truquée avait déjà circulé en 2021 avant d'être exhumée plus récemment par des comptes pro-Trump. Des internautes français s'en saisissent également pour tenter de dénigrer la candidate démocrate et les personnalités politiques qui la soutiennent en France.

La théorie de la candidature inconstitutionnelle

Autre fausse information concernant la vice-présidente : Kamala Harris ne pourrait pas briguer la maison blanche car ses parents sont étrangers. Cela serait, selon certains internautes, contraire à la constitution américaine.

Cet argumentaire est faux. Le père de Kamala Harris est né en Jamaïque et sa mère est née en Inde. Mais cela n'a aucune incidence sur son droit constitutionnel à devenir présidente. Selon l'article 2 (section 2) de la Constitution américaine, il y a deux critères pour accéder à la présidence : être né américain et avoir au moins 35 ans. Kamala Harris est née à Oakland, en Californie il y a 59 ans, et est citoyenne américaine de naissance. Elle peut donc légitimement se présenter.

Une phrase sur l'Ukraine sortie de son contexte

En mars 2022, Kamala Harris est l'invitée de l'émission de radio "The Morning Hustle" et il lui est demandé de résumer la guerre en Ukraine en des termes très simples, pour un public qui ne connait rien au dossier. "L'Ukraine est un pays européen, explique-t-elle aux auditeurs. Il se trouve à côté d'un autre pays qui s'appelle la Russie. Un pays plus gros, plus puissant. La Russie a décidé d'envahir l'Ukraine. C'est mal, tout simplement".

La citation est reprise par la chaîne de télé Fox News, comme s'il s'agissait d'une déclaration officielle de Kamala Harris. Puis l'extrait vidéo est partagé par des comptes complotistes comme étant la preuve de l'amateurisme de la vice-présidente, sans que jamais le contexte de l'interview ne soit précisé.

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