Le "New York Times" appelle Biden à se retirer : "Il faut défendre les États-Unis contre une présidence Trump", justifie le correspondant du journal à Paris
"Il faut défendre le pays, il faut défendre les États-Unis contre une possible présidence Trump", a justifié samedi 29 juin sur franceinfo Roger Cohen, chef du bureau du New York Times à Paris alors que son journal appelle Joe Biden à se retirer de la course à la Maison Blanche après son débat catastrophique avec Donald Trump jeudi soir sur CNN.
"Le journal a considéré que la situation est tellement grave, l’importance d'une victoire démocrate est telle qu’un Joe Biden réduit n'est pas la meilleure manière de défendre le pays", a-t-il expliqué. Mais le président américain a réaffirmé avec force, lors d'un meeting en Caroline du nord, qu'il ira jusqu'au bout. Barack Obama a soutenu le candidat sur le réseau social "X".
"Il est diminué par rapport il y a quatre ans"
Roger Cohen se souvient déjà d’un Joe Biden diminué lors des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie au printemps : "Il est certain désormais que le président Biden est un homme diminué. Il est diminué par rapport à il y a quatre ans et s'il gagne, il aura quatre ans devant lui. On a des raisons d’être inquiet", dit-il. Et l’image d’un Joe Biden requinqué en Coraline du nord ne change rien, selon lui : "On ne peut pas effacer ça avec le meeting de Caroline du Nord. Non, non ! Il y a quelque chose qui se passe. La Maison Blanche a choisi de cacher au maximum ce qu'on a tous vu", explique le journaliste américain.
Selon le correspondant, le débat de jeudi soir "a changé l’enjeu. Il y a un vrai débat maintenant sur la possibilité de remplacer Joe Biden comme candidat", assure-t-il. Il ne pense pas que l’éditorial de son journal aura une réelle influence "même si c’est un journal très important, dit-il. Ils vont prendre leurs propres décisions", mais "ça peut peser, surtout, parmi les gens autour de Biden", précise-t-il.
"La Maison Blanche ne montre aucun signe pour le moment"
Roger Cohen estime que la première présidence de Joe Biden est parsemée de succès notamment sur un plan économique, et également sur la gestion de la guerre en Ukraine. Mais "il faut dans la vie aussi gérer son déclin. Ça fait partie de la vie. Est-ce que son plus grand service au pays maintenant serait de laisser le champ libre à quelqu'un d'autre ? C’est cette question-là que le journal a posée", estime-t-il.
Selon lui, le remplacement de Joe Biden est encore possible : "Il pourrait y avoir un accord sur un candidat avant la convention, au mois d'août à Chicago." Mais Roger Cohen n’est pas très optimiste : "La Maison Blanche ne montre aucun signe pour le moment", fait-il remarquer. Il est difficile pour les Américains d’oublier qu’ils "ont vu de leurs propres yeux". L’effet sur les électeurs américains "va durer dans le temps", craint-il.
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