Etats-Unis : cette prison de sinistre réputation à laquelle Donald Trump échappe (pour le moment)

Donald Trump n'a fait que passer qu'en coup de vent à la prison de Fulton, et sous très haute protection, échappant ainsi aux puces et à la violence qui règnent dans cet établissement.
Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump, le 13 août 2023, à Bedminster, dans le New Jersey. (MIKE STOBE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Matricule P01135809. Pas de tribunal pour cette quatrième inculpation : c’est bien à la porte d’une prison de très mauvaise réputation que Donald Trump s'est présenté. Visage fermé, sourcils froncés, regard défiant : le 45e président des Etats-Unis a été soumis jeudi 24 août 2023 à une prise de photo d'identité judiciaire dans une prison d'Atlanta, une première pour un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis. Il y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire candidat, accusé d'avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020, n'a pas coupé à ce cliché à l'effet potentiellement infamant.   

Libéré grâce au paiement d'une caution de 200.000 dollars, le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté la prison d'Atlanta dans un convoi motorisé placé sous haute sécurité dans le comté de Fulton, en Géorgie... après avoir été désormais "fiché" comme n'importe quel justiciable poursuivi en justice, avec ses caractéristiques physiques ainsi détaillées : 1m90, 98kg, cheveux blonds vénitiens. Et le matricule P01135809. 

"Insécurité, insalubrité, usage excessif de la force"

Trump n'est donc pas allé en cellule de cette prison tristement célèbre pour la mortalité des détenus et son insalubrité. Dans un communiqué de sa campagne publié mardi, Donald Trump, grand favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024, s'indignait ainsi de devoir se livrer jeudi à la justice de l'Etat de Géorgie dans une "prison violente". De fait, le ministère de la Justice a annoncé en juillet l'ouverture d'une enquête sur les conditions de détention dans la prison de Fulton, également connue sous son surnom de "Rice Street".

Le ministre de la Justice Merrick Garland avait justifié cette décision par "de graves allégations d'insécurité et d'insalubrité, d'usage excessif de la force" ainsi que de "discrimination contre les détenus souffrant de problèmes psychiatriques et de manque de soins médicaux". Le procureur fédéral Ryan Buchanan avait renchéri, invoquant "de récents témoignages de cellules répugnantes grouillant d'insectes, de violence galopante aboutissant à des morts et des blessures et au recours excessif à la force par des agents" pénitentiaires. 

Retrouvé mort dans une cellule infestée de poux et de punaises de lit

Selon les médias locaux, la prison compte actuellement plus de 2.500 détenus, soit plus du double de sa capacité lors de son inauguration en 1989. Quinze y ont péri l'année dernière et quatre depuis début juillet 2023.

L'entrée de la prison du comté de Fulton, à Atlanta, en Géorgie, le 22 août 2023. (CHANDAN KHANNA / AFP)

Le comté de Fulton a récemment conclu un accord chiffré à quatre millions de dollars afin d'indemniser la famille d'un détenu sans abri souffrant de schizophrénie et retrouvé mort dans une cellule infestée de poux et de punaises de lit. Un rapport d'autopsie commandité par ses proches avait conclu à un décès causé par des "complications dues à de graves négligences". Le praticien avait relevé la sous-alimentation et la déshydratation de ce détenu de 35 ans, envisageant que la prolifération de poux ait pu provoquer une anémie.

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