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Reportage Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : en Floride, le camp démocrate tente de mobiliser les déçus du système

Dans certains Etats clés américains, comme autrefois la Floride, le parti ne fonde plus de grands espoirs à l'approche des élections de mi-mandat. A Orlando, des bénévoles continuent d’aller chercher les voix une par une.

Article rédigé par Claude Guibal - Nicolas Matthias
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un homme installe un panneau d'indication pour diriger les électeurs vers les bureaux de vote à Fort Myers (Floride), le 24 octobre 2022. (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Les décorations de Halloween pendent encore aux fenêtres de Baywood avenue, où habite la classe moyenne d’Orlando. Des Afro-caribéens essentiellement, mais aussi Haïtiens, Jamaïcains, une terre d’élection traditionnellement acquise aux démocrates. Mais depuis quatre ans, la Floride a viré progressivement au rouge, la couleur des Républicains. Joe Biden s’y est pourtant rendu en début de semaine, pour tenter de mobiliser autour de ses candidats.

>> À quelques jours des Midterms, la colère d'électeurs de Floride contre Joe Biden

Dans les rues, Florida rising, une coalition d’organisations citoyennes, déploie tous ses efforts pour mobiliser chaque voix. "Ici, on fait du porte-à-porte, on appelle les gens, pour encourager surtout les Afro-américains, à l’importance du vote", explique Sophia, une des bénévoles qui arpentent le terrain.

"Certains ne veulent même pas voter. C'est pour ça qu’il faut avoir ces discussions en face à face pour les encourager."

Sophia, membre de Florida Rising, coalition d'organisations citoyennes démocrates

à franceinfo

"Je peux vous parler une minute ?", lance-t-elle. "Il y a des sujets qui comptent pour votre vote ? L'économie, les salaires, les profs ?" La femme qui lui répond vent de Jamaïque. Elle n'a plus d'âge, mais un short fatigué et les mains abîmées de celle qui a travaillé dur et longtemps. "Je n'ai jamais avorté, j’en ai jamais eu l’intention", raconte-t-elle. "Mais personne n’a le droit de m’interdire d’avorter. Ça ne regarde que moi et Dieu !"

Trouver le bon argument

Sur l’autre trottoir d'en face, il y a Michaël. A la présidentielle, lui a voté Républicains. "Pourquoi ? Parce que je suis contre les vaccins, les interdictions etc." "Et vous êtes d'accord avec les Républicains sur le droit des femmes, par exemple ?" lui demande une bénévole. "Je ne suis pas très favorable à l'avortement, parce que c'est un meurtre", lui répond Michaël. "D'accord, je respecte votre opinion. Et l'économie ?", renchérit la bénévole. "Ça craint ! Tout le monde le sait."

Michaël vient de Russie, les militants insistent : "Et vous qui venez d'un autre pays, vous ne considérez pas comme un immigré ?""Non, pas vraiment", répond Michaël, mais la discussion continue. "Vous savez que la sécurité sociale est en jeu dans ce scrutin ? Vous voulez pouvoir toucher votre argent ?" L’inflation, l’avortement, la santé, le soutien aux migrants, le coût des assurances habitation, devenu prohibitif : pour chacun, il faut trouver le bon argument pour emporter le vote. Un vote auquel beaucoup ne croient plus, trop déçus par le système.

Midterms aux Etats-Unis : en Floride, le camp démocrate tente de mobiliser les électeurs - Reportage de Claude Guibal

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