La police de New-York recueille l'ADN de personnes arrêtées, sans leur accord
Des milliers d'échantillons auraient été prélevés depuis 2009, révèle le "New York Times".
Plus de 84 000 profils génétiques conservés dans un fichier de la police new-yorkaise. Le New York Times (en anglais) a révélé jeudi 15 août que les forces de l'ordre new-yorkaises ont créé et alimenté une base de données ADN gigantesque.
Sous couvert de lutte contre le crime, les autorités utilisent des moyens déguisés pour recueillir des informations génétiques : des prélèvements sur des gobelets ou cigarettes offerts pendant des interrogatoires. Le quotidien américain, pointant le danger de telles pratiques sur les libertés individuelles, cite notamment l'exemple d'un garçon de 12 ans à qui les policiers ont offert un soda. Bien qu'il n'ait pas été inculpé, ses données ont été intégrées à la bas de dennées. Il aura fallu plus d'un an et un procès pour que ses informations soient retirées du fichier.
Un flou juridique
Selon le droit de l'Etat de New York, une condamnation doit être prononcée avant que l'ADN d'une personne ne soit conservé dans une banque de données. L'Office of Chief Medical Examier of the City of New York (OCME), qui gère le fichier, n'est pas soumis à cette loi locale. Mais plusieurs avocats spécialistes des libertés individuelles, interrogés par le New York Times, estiment que ces pratiques violent le quatrième amendement qui interdit notamment les "perquisitions et saisies abusives".
Quelque 31 400 profils génétiques seraient liés à des innocents, d'après la Legal Aid Society, un fournisseur d'aide juridique aux personnes dans le besoin. De son côté, le procureur de Brooklyn se justifie en assurant avoir résolu "plus de 270 affaires, dont 10 homicides, 36 agressions sexuelles et 77 violences avec armes à feu" via la base de données.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.