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Ce que l'on sait des accusations visant Hunter Biden, le fils du président américain, inculpé pour fraude fiscale

Cette nouvelle inculpation, après celle pour détention illégale d'arme, va alimenter les critiques de l'opposition républicaine à un an de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Hunter Biden quitte le tribunal fédéral de Wilmington (Delaware, Etats-Unis), le 26 juillet 2023. (RYAN COLLERD / AFP)

Le fils du président américain Joe Biden a été visé, jeudi 7 décembre, par une deuxième inculpation de la justice fédérale. Avocat puis homme d'affaires, Hunter Biden s'est reconverti dans la peinture après s'être sorti d'addictions à la drogue et à l'alcool. Cette accusation, cette fois pour fraude fiscale, va alimenter les critiques de l'opposition républicaine à un an de la présidentielle américaine. Voici ce que l'on sait des procédures qui visent Hunter Biden. 

Une accusation de fraude fiscale

Hunter Biden, 53 ans, "a été impliqué dans un stratagème" qui lui a permis de ne pas payer 1,4 million de dollars (environ 1,3 million d'euros) en impôts dus pour la période fiscale allant de 2016 à 2019, selon l'acte d'accusation. "Les arriérés d'impôts ont depuis été payés", précise le Washington Post.

Il "a dépensé des millions de dollars dans un style de vie extravagant au lieu de payer ses impôts", poursuit le document, qui détaille neuf chefs d'accusation, allant de la fraude fiscale aux fausses déclarations. L'ancien avocat et hommes d'affaires a dépensé son argent pour financer sa consommation de drogues, s'offrir la compagnie "d'escorts", des voitures et vêtements de luxe, selon l'acte d'accusation publié par le New York Times. L'avocat de la défense, Abbe Lowell, a réagi, déclarant que si le nom de famille du fils du président "était autre que Biden, les accusations dans le Delaware, et maintenant en Californie, n'auraient pas été portées", rapporte la chaîne NBC

Une première affaire pour détention illégale d'arme

Cette nouvelle inculpation signifie que le fils du président des Etats-Unis pourrait être jugé deux fois en 2024, pendant que son père tente de se faire réélire à la Maison Blanche. Il était en effet déjà poursuivi pour détention illégale d'arme. Hunter Biden est accusé d'avoir menti en remplissant des formulaires pour l'acquisition d'une arme à feu en 2018, qu'il a gardée "pendant 11 jours" selon le Washington Post. Dans ces documents, il niait l'addiction à la drogue, qu'il a reconnue par la suite. Il a comparu dans cette affaire le 3 octobre devant le tribunal fédéral de Wilmington, dans le Delaware, Etat d'origine de la famille Biden. Il y a plaidé non coupable avant de repartir libre.

Il était parvenu en juin à un accord de plaider coupable avec le procureur David Weiss, pouvant lui éviter la prison et un procès gênant, mais il a été annulé cet été. L'accord couvrait à la fois des accusations de fraude fiscale et celles d'acquisition illégale d'arme à feu. Mais il a été retiré à la suite de doutes émis en juillet par une juge sur sa validité. Selon la presse américaine, Hunter Biden encourt 17 ans de prison dans ce volet de fraude fiscale, et 25 ans d'emprisonnement à cause de sa détention illégale d'arme.

Une enquête en destitution contre Joe Biden

Hunter Biden est l'une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considèrent comme le talon d'Achille du président démocrate. Le parti républicain utilise ainsi les déboires judiciaires du fils de Joe Biden contre son père pour accuser l'ensemble de la famille de corruption. Les républicains reprochent notamment à la justice d'enterrer les procédures visant Hunter Biden.

Les conservateurs, qui contrôlent la Chambre des représentants, ont aussi entamé en septembre une procédure d'enquête en destitution contre le président démocrate, motivée par les affaires controversées de son fils à l'étranger. Ils reprochent à Hunter Biden d'avoir fait des affaires douteuses en Ukraine et en Chine en capitalisant sur les réseaux et le nom de son père.

Mais ils vont encore plus loin. Hunter Biden siégeait au conseil de surveillance d'un groupe gazier ukrainien. Les conservateurs attribuent à une volonté de protéger ce groupe les pressions exercées sur Kiev par son père, lorsqu'il était vice-président de Barack Obama, pour obtenir en 2016 le limogeage du procureur général ukrainien Viktor Chokine. Malgré ces accusations des républicains, Hunter Biden n'a jusqu'ici été inculpé d'aucun délit lié à ses affaires à l'étranger. Son père a toujours nié être impliqué dans les affaires de son fils, tout en le soutenant publiquement. En mai, Joe Biden avait ainsi déclaré à la chaîne MSNBC avoir "foi en lui" et être "fier" de Hunter.

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