Guerre en Ukraine : l'ombre de Donald Trump plane au-dessus du sommet de l'Otan Ă  Washington

L'Alliance atlantique se retrouve à Washington aprÚs 75 ans d'existence pour un sommet censé confirmer son soutien à l'Ukraine, mais dominé par le climat d'incertitude politique aux Etats-Unis.
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Donald Trump, le 3 décembre 2019, lors d'un point de presse avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, à Londres. (NICHOLAS KAMM / AFP)

Le rendez-vous est censĂ© fĂȘter un anniversaire : les 75 ans de l’Alliance Atlantique. Mais le sommet de l’Otan qui s'ouvre mardi 9 juillet Ă  Washington se tient en prĂ©sence de deux prĂ©sidents affaiblis sur le plan intĂ©rieur. Emmanuel Macron doit ainsi arriver aux Etats-Unis aprĂšs des lĂ©gislatives qui vont l’obliger Ă  composer avec une nouvelle AssemblĂ©e Nationale.

Et l’hĂŽte, Joe Biden, en pleine campagne prĂ©sidentielle, est poussĂ© dehors par une partie de son camp, depuis son dĂ©bat ratĂ© contre Donald Trump. Le candidat rĂ©publicain est dĂ©sormais en position de favori pour l'Ă©lection de novembre et son Ă©ventuelle rĂ©Ă©lection plane sur ce sommet de l'Otan, avec cette question : est-ce que l'Alliance ne serait pas remise en cause sous une nouvelle administration Trump ?

La menace Poutine

Il faut dire que Donald Trump n'est pas un "Atlantiste", comme Joe Biden. Il a plusieurs fois pris la parole sur l'Otan ces derniers mois, et à chaque fois de maniÚre négative, comme le rappelle Tara Varma, chercheuse invitée à la Brookings Institution, un groupe de réflexion américain : "Une de ses déclarations controversées était en début d'année 2024. Lors d'un rallye politique dans le sud des Etats-Unis, Donald Trump a dit qu'il encouragerait Vladimir Poutine à faire ce qu'il souhaitait à des pays qui ne contribueraient pas à hauteur de 2% de leur PIB en dépense de défense, qui est un engagement que les Alliés ont pris il y a 10 ans", souligne-t-elle.

Une dĂ©claration qui dĂ©stabilise la sĂ©curitĂ© europĂ©enne, selon Tara Varma. "Elle remet vraiment en cause aussi la crĂ©dibilitĂ© de l'Alliance et la crĂ©dibilitĂ© vis-Ă -vis de Poutine que les Etats Unis et l'OTAN dĂ©fendraient les EuropĂ©ens s'ils Ă©taient attaquĂ©s, juge la chercheuse. Le fait mĂȘme que sa parole remet cette crĂ©dibilitĂ© en cause en soi est dangereux et cela affaiblit l'Alliance. Il n'aura pas besoin de retirer son ambassadeur ou de le dĂ©sinvestir complĂštement, sa parole remet dĂ©jĂ  en cause la force et la crĂ©dibilitĂ© de l'Alliance."

Donald Trump se présente néanmoins comme le "président de la paix" : il promet notamment de réunir Vladimir Poutine et Volodimyr Zelensky à la Maison Blanche, 24 heures seulement aprÚs son investiture en janvier 2025 et ainsi mettre fin à trois ans de guerre.

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