Etats-Unis: North Charleston occulte l’histoire de ses citoyens noirs
La communauté blanche (en excluant les Hispaniques et les Latinos) représentait environ 37,9% des résidents de la cité, sur une population totale de 104.054 personnes en 2013, selon des chiffres officiels américains. Pour autant, précise le New York Times, la police y est blanche à 80% (chiffre de 2007)...
L’histoire de la ville, racontée par son site, ne fait aucune mention de la présence des Noirs. Là, le passé est blanc à 100%... Ou disons 99%. Au détour d’une phrase, on peut lire qu’un quartier, Liberty Hill, le plus ancien de la partie nord de la commune, «fut fondé par des affranchis qui achetèrent des terrains et construisirent des maisons d’habitation et des fermes pour leurs familles vers 1864».
Un autre site, africanamericancharleston.com, est, lui, beaucoup plus explicite. Il évoque ainsi le «patrimoine afro-américain» de la ville voisine de Charleston (381.000 habitants en 2014). On ne voit donc pas pourquoi il en irait autrement à North Charleston…
C’est à Charleston que, selon de nombreux scientifiques, aurait «commencé l’expérience afro-américaine en Amérique du Nord» il y a plus de trois siècles. Une période qui a notamment vu passer l’esclavage des Noirs, la guerre de Sécession, le mouvement des droits civiques.
Le site de la ville de North Charleston reconnaît que «plus de 60 plantations ont été fondées» sur son territoire dans les années 1700. Sans préciser s’il s’agissait de plantations où auraient pu être affectés les esclaves. Heureusement, africanamericancharleston.com est, là encore, beaucoup plus disert. «Le fait que l’on y ait cultivé du riz avec succès dans les années 1600 a été une raison majeure de l’importation de main d’œuvre africaine», expliquait en 1680 un officiel britannique de l’époque cité par le site.
A tel point que cette région de la Caroline du Sud «occupe une place majeure dans l’histoire afro-américaine», principalement «parce qu’elle fut un port d’entrée pour les personnes d’origine africaine», selon le site historique. «Entre 40 et 60%» des esclaves noirs arrivés d’Afrique seraient ainsi entrés aux Etats-Unis par les ports de la région. Une réalité qui, apparemment, ne plaît pas à tout le monde à North Charleston. Et ne mérite pas de figurer dans son histoire officielle…
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