Etats-Unis : la punition au feutre noir d'un enfant afro-américain suscite l'indignation
Une plainte a été déposée par les parents, qui accusent de racisme l'établissement scolaire de leur fils de 13 ans.
L'affaire suscite l'indignation aux Etats-Unis. Les parents d'un adolescent de 13 ans ont porté plainte contre l'école de leur fils, dimanche 18 août, accusant l'établissement de racisme pour avoir recouvert au feutre noir un motif rendu apparent par sa récente coupe de cheveux.
L'adolescent, identifié par les initiales J.T, s'était présenté en classe avec sa chevelure coupée court, ornée d'une fine ligne rasée laissant apparaître son cuir chevelu, selon une mode prisée par des rappeurs ou des sportifs. Le motif évoquait la lettre "M". Jugeant que cet aspect contrevenait au code vestimentaire de l'établissement, le principal-adjoint du collège Berry Miller de Pearland (Texas) et deux autres membres de l'équipe pédagogique ont "noirci" au marqueur indélébile le dessin capillaire.
Une stigmatisation évoquant la ségrégation raciale
Cet acte, remontant au 17 avril dernier, a suscité des réactions outrées, amplifiées bien au-delà des frontières du Texas par la plainte déposée dimanche auprès de la justice fédérale. La punition au feutre est une stigmatisation évoquant l'esclavagisme et la ségrégation raciale, des époques où la peau des Noirs était représentée plus foncée qu'elle ne l'était afin de "masquer leur humanité", ont dénoncé les parents dans leur assignation judiciaire.
Les autorités scolaires supervisant le collège, situé en banlieue de Houston, ont présenté leurs excuses à la famille et fait savoir qu'elles "désapprouvaient" la façon dont a été traité l'adolescent. "Un responsable scolaire n'a pas pris les bonnes mesures disciplinaires en offrant à l'élève des options parmi lesquelles prévenir sa mère, une sanction ou recouvrir la zone chevelue rasée avec un marqueur. Cette dernière pratique n'est pas cautionnée par le district", ont-elles indiqué dans un communiqué publié sur Facebook.
Le responsable en question a été suspendu fin avril de ses fonctions. Le communiqué n'a pas précisé s'il s'agissait du proviseur-adjoint qui, d'après la plainte et le site internet de l'école, a depuis été promu proviseur de l'établissement. Le scandale a éclaté dans la juridiction de Galveston, récemment théâtre d'une autre vive polémique : deux policiers y ont été photographiés escortant un Noir tenu par une corde alors qu'eux-mêmes montaient à cheval.
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