Assaut du Capitole aux Etats-Unis : Steve Bannon, proche de Donald Trump, inculpé pour avoir refusé de témoigner
L'enquête en cours veut faire la lumière sur le rôle de l'ancien président dans l'attaque du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021.
Steve Bannon, un proche de l'ex-président Donald Trump, a été inculpé "d'entrave" aux prérogatives d'enquête du Congrès, vendredi 12 novembre. L'ancien conseiller de 67 ans est poursuivi pour avoir refusé de témoigner et de transmettre des documents à la commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur le rôle de l'ancien président des Etats-Unis dans l'attaque de ses partisans contre le Capitole, le 6 janvier.
Cette inculpation "devrait envoyer un message clair à tous ceux qui pensent pouvoir ignorer la commission ou essayer de faire obstacle à notre enquête : personne n'est au-dessus de la loi", a réagi Bennie Thompson, président démocrate de la commission d'enquête. Malgré sa convocation à la mi-octobre, Steve Bannon ne s'était pas présenté devant les élus, en invoquant le droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels. Selon la commission, cette protection ne s'applique pas car Donald Trump n'est plus président et n'a jamais officiellement fait valoir ce privilège de l'exécutif.
"Il est une des pièces du puzzle"
Steve Bannon n'exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier, mais semble avoir parlé de la manifestation avec le président au cours des jours précédents, selon la commission d'enquête. Son témoignage est vu comme essentiel, car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l'assaut. "Il est une pièce du puzzle", a expliqué Adam Kinzinger, un des deux élus républicains de cette commission à majorité démocrate. "Il y a ses commentaires de la veille du 6 janvier" qui semblent prouver "qu'il savait ce qui allait se passer", a ajouté l'élu, "nous voulons savoir ce qu'il savait". Le 5 janvier, Steve Bannon avait notamment affirmé sur un podcast que "tout converge et c'est le moment d'attaquer".
Il faisait également partie de la "cellule de crise" dirigée par des conseillers de l'ancien président depuis un hôtel de luxe de Washington avant et après l'assaut sur le siège du Congrès. Il encourt entre 30 jours et un an de prison pour chaque chef d'inculpation et sera jugé par un tribunal fédéral. Mais la bataille judiciaire pourrait prendre plusieurs mois voire plusieurs années, ce qui risquerait de saper l'enquête.
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