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Turquie : une cheffe de file de l'opposition condamnée à dix ans de prison

Canan Kaftancioglu a été condamnée pour cinq chefs d'accusation différents, notamment celui "d'insulte au président", basés principalement sur des tweets postés il y a plusieurs années.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 2min
Canan Kaftancioglu, membre du parti d'opposition CHP, quitte le tribunal d'Istanbul, le 6 septembre 2019. (BULENT KILIC / AFP)

Un tribunal turc a condamné, vendredi 6 septembre, à neuf ans et huit mois de prison la cheffe de la section d'Istanbul du Parti républicain du peuple (CHP) pour "insulte au président" et "diffusion de propagande terroriste". L'avocat du CHP, première force de l'opposition parlementaire, a précisé que Canan Kaftancioglu avait été laissée en liberté le temps que ses recours soient examinés.

La responsable politique a été condamnée pour cinq chefs d'accusation différents, basés principalement sur des tweets postés il y a plusieurs années : "propagande terroriste", "insulte au chef de l'Etat", "insulte à un fonctionnaire", "insulte à la République turque" et "incitation à la haine". Elle risquait jusqu'à dix-sept ans de prison à l'issue de ce procès très suivi en Turquie et à l'étranger.

Laissée en liberté avant le procès en appel

Comme chaque peine de prison, prise individuellement, est inférieure à cinq ans, Canan Kaftancioglu ne sera pas emprisonnée dans l'attente de son procès en appel qui devrait intervenir d'ici six mois, selon la responsable du CHP. Tout au long de l'affaire, elle a dénoncé un "procès politique" visant, selon elle et ses partisans, à la punir pour son rôle dans la victoire du candidat de l'opposition lors des municipales à Istanbul.

Canan Kaftancioglu est en effet présentée comme l'architecte des campagnes victorieuses d'Ekrem Imamoglu, qui a battu le candidat de Recep Tayyip Erdogan à Istanbul en mars, puis en juin après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées. Commentant cette condamnation, le nouveau maire de la ville la plus peuplée de Turquie s'est dit attristé mais a également affiché son optimisme. Il estime en effet que cette condamnation sera annulée en cour d'appel ou, si nécessaire, en cour de cassation.

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