Turquie : le journaliste français Olivier Bertrand a été libéré et expulsé vers Paris
Il avait été arrêté lors d'un reportage à Gaziantep, près de la frontière syrienne.
Le journaliste Olivier Bertrand a été libéré d'un centre de rétention turc et est en route pour Paris, dimanche 13 novembre, annonce le site Les Jours. Il était retenu depuis vendredi par les autorités turques, après avoir été arrêté à Gaziantep pendant un reportage près de la frontière syrienne.
Notre journaliste Olivier Bertrand est libre, il est dans l'avion pour Paris.
— Les Jours (@Lesjoursfr) 13 novembre 2016
Un peu plus tôt, l'agence de presse pro-gouvernementale turque Anadolu avait indiqué que le journaliste français avait été "envoyé au centre de rétention de Kocaeli et [qu'il allait] être expulsé vers son pays dans la soirée". Le secrétaire général de Reporters sans Frontières, Christophe Deloire, avait réagi sur Twitter, estimant qu'une expulsion "serait désormais un moindre mal dans un pays où la brimade de journalistes est devenue une loi non écrite".
Dans un pays démocratique Olivier Bertrand aurait pu poursuivre son reportage sans être expulsé par un pouvoir qui a des choses à cacher https://t.co/eNKbPOpn4Z
— Christophe Deloire (@cdeloire) 13 novembre 2016
La Turquie évoque un défaut d'accréditation
Pour faire un reportage dans Gaziantep, les autorités turques demandent une accréditation auprès du bureau du Premier ministre et auprès du gouvernorat local. Selon Anadolu, Olivier Bertrand a été interpellé et placé en garde à vue car il n'avait pas demandé les accréditations nécessaires auprès des autorités.
L'agence de presse pro-gouvernementale turque présente par ailleurs Olivier Bertrand comme un journaliste qui a écrit des articles "en faveur" de personnes soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué en juillet.
La liberté de la presse, sujet de tension avec l'UE
La Turquie a arrêté plusieurs journalistes et opposants politiques ces dernières semaines, comme le patron du quotidien d'opposition Cumhuriyet, Akin Atalay, samedi. Ces interpellations ont tendu les relations entre Ankara et l'UE, et la garde à vue d'Olivier Bertrand, d'ailleurs, a été qualifiée d'"inadmissible" par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. Les journalistes étrangers basés en Turquie ont vu leurs conditions de travail se dégrader au cours des derniers mois.
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