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Turquie : la purge d’Erdogan touche 42 journalistes

Des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de 42 journalistes, dont Nazli Ilicak, dans le cadre des purges lancées après le putsch du 15 juillet en Turquie. Onze autres eux auraient quitté le pays. Dans un geste d’apaisement, le président Erdogan reçoit quelques partis d’opposition.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au quartier général de l'armée, à Ankara, le 1er août 2010. (AFP PHOTO / ADEM ALTAN)

Lundi 25 juillet 2016, c’était au tour des journalistes. Le président Recep Tayyip Erdogan avait prévenu dans un entretien à France 24 que si «les médias soutiennent le coup d'Etat, qu'il s'agisse de médias audiovisuels ou autres, ils en paieront le prix». La justice s’est donc mise en branle. Des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de 42 journalistes, dont Nazli Ilicak. Limogée du quotidien progouvernemental Sabah en  2013 pour avoir critiqué des ministres impliqués dans un scandale de  corruption, la journaliste vedette avait créé l'an passé le journal Özgür Düsünce (La libre pensée).


Une obsession nommée Gülen.
Le 19 juillet, le régulateur turc des médias audiovisuels, avait retiré leur licence à de nombreuses chaînes de télévision et de radio soupçonnées de soutenir le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 et accusé d'être l'instigateur du putsch. Cette décision concernait 24 chaînes de télévision et radios et 34 journalistes, considérés proches de ce religieux. Ils avaient été privés de leur carte de presse.
 
Le président turc est accusé par l’Union européenne de restreindre les libertés et de museler l’opposition. En mars 2016, le quotidien Zaman et l'agence de presse Cihan avaient déjà été saisis et leur direction confiée à des administrateurs de l'Etat. La purge concerne tous les secteurs, même le corps diplomatique n’est pas épargné.

 
A la recherche d’une opposition docile.
Depuis l'échec du coup d'Etat, plus de 11.000 personnes ont été placées en  garde à vue et plus de 5.800 placées en détention. Dans un geste d’apaisement, le président Erdogan reçoit les responsables de l'opposition, le patron du président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), Kemal Kilicdaroglu, et celui du Parti de l'action nationaliste (MHP, droite), Devlet Bahceli. Objectif : faire taire la gronde qui monte en Turquie. Dans sa vision de l’unité, le président turc n’intègre pas Selahattin Demirtas, chef du principal parti pro-kurde (HDP), qui n'a pas été convié aux consultations.
 

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