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Purges en Turquie: les officiers turcs demandent l'asile à l'Otan
Depuis le coup d’Etat avorté en Turquie le 15 juillet 2016, les demandes d’asile d’officiers turcs affectés auprès de l'Otan affluent dans les pays membres de l'Alliance atlantique. Pour son secrétaire général, Jens Stoltenberg, c'est à chaque Etat concerné de «décider ou non d'accorder l'asile» à ces candidats qu'Ankara soupçonne d'avoir joué un rôle dans la tentative de putsch.
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Les alliés font face à un problème épineux. C’est le sentiment de Jonathan Eyal, du think tank londonien Royal United Services à propos de ces demandes d'asile émanant d'officiers turcs affectés auprès de l'Otan en Europe et aux Etats-Unis et relevés de leurs fonctions suite à la tentavive de renversement du président Recep Tayyip Erdogan. «Leur refuser l'asile les exposerait à des difficultés à leur retour, leur accorder signifierait indirectement juger qu'ils ne peuvent s'attendre à aucune justice dans la Turquie d'aujourd'hui», a-t-il fait valoir.
Dans l’avion qui le ramenait d’Ouzbekistan, le 18 novembre 2016, le président turc est revenu sur le sujet. «L'Otan ne peut pas imaginer d'accepter ces demandes d'asile. Ceux dont on parle sont accusés de terrorisme», a-t-il déclaré aux journalistes, lors de propos rapportés par le journal Milliyet.
«Comment un terroriste, un soldat terroriste, qui a participé à la préparation d'un coup d'Etat, pourrait-il être employé par l'Otan?», s'est interrogé M. Erdogan, sans toutefois préciser le nombre de cas mais précisant que les autorités turques avaient demandé leur extradition.
L'Otan n'a «pas de mandat pour cela»
A Bruxelles, le 20 novembre 2016, à l’occasion d’une conférence sur la sécurité, le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a confirmé ces demandes d'asile faites par «des officiers turcs employés dans la structure de commandement de l'Otan». Selon lui, «c’est à chaque pays concerné de répondre aux demandes faites chez lui, et non l'Otan en tant qu'organisation» qui n'a «pas de mandat pour cela, ce n'est pas notre responsabilité».
De nombreux militaires et fonctionnaires ont fui la Turquie et se sont réfugiés dans divers pays européens après la tentative de coup d'Etat. Déclenchées par le régime turc, les purges, d'une ampleur inédite, ont visé tous les secteurs de la société, de l'éducation à la presse en passant par l'armée et la magistrature.
Le 16 juillet 2016, huit gradés turcs avaient fait défection et fui en Grèce. Leurs demandes d’asile ayant été rejetées, ils ont fait appel le 25 octobre, affirmant craindre pour leur vie. Une requête d'extradition d'Ankara est en cours d’examen par la justice grecque.
Demandes d'asile en Grèce, Allemagne et Belgique
Le cas d'officiers turcs d’une base de l’Otan située à Ramstein-Miesenbach (ouest de l'Allemagne), qui ont demandé l’asile outre-Rhin avec leur famille, a été rapporté par les médias allemands. Le nombre des demandes d'asile de ressortissants turcs s'est envolé dans le pays, selon l'Office pour les migrants et réfugiés depuis la vaste purge lancée par Ankara. L'Allemagne abrite déjà la plus grande diaspora turque au monde.
En Belgique, au moins deux gradés turcs, postés à Bruxelles, ont fait eux aussi démandé l'asile.
Lors d'une réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Istanbul, le 21 novembre 2016, en présence du président turc, M.Stoltenberg a exprimé la «solidarité» de l'Alliance avec la Turquie, qui a le «droit» de poursuivre les putschistes. Ces mesures doivent être prises dans le cadre de l'Etat de droit, a-t-il néanmoins souligné.
La question de «pourvoir les postes turcs dans la structure de commandement de l'Otan» a été évoquée lors d'un entretien, à la mi-journée, entre MM.Erdogan et Stoltenberg, a indiqué l'organisation dans un communiqué.
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