La Turquie bloque les réseaux sociaux pour empêcher la diffusion de photos d'un procureur tué
Cette mesure a été prise lundi, à la suite d'une décision de justice ordonnant le blocage de 166 sites ayant diffusé la photo du magistrat, dont Facebook, Twitter et YouTube.
La Turquie emploie à nouveau les grands moyens. Les autorités turques ont ordonné, lundi 6 avril, le blocage de Twitter, Facebook et YouTube, pour y empêcher la diffusion des photos d'un procureur tué la semaine dernière à l'issue d'une prise d'otage au tribunal d'Istanbul.
Un message de l'Autorité administrative des télécommunications posté sur YouTube indique que cette interdiction a été ordonnée par "mesure administrative". Selon le site internet du quotidien Hürriyet, cette mesure a été prise à la suite d'une décision de justice ordonnant le blocage de 166 sites ayant diffusé la photo du magistrat, dont Facebook, Twitter et YouTube.
La première coupure de cette ampleur depuis un an
Le procureur Mehmet Selim Kiraz a été retenu en otage le 31 mars, pendant plus de six heures, par deux militants armés d'un groupe radical d'extrême gauche turc. Ces derniers ont publié sa photo, sur les réseaux, avec un pistolet sur la tempe. Le magistrat et ses deux ravisseurs ont été tués après une intervention de la police. Dès le lendemain, la justice turque avait ouvert une enquête contre quatre journaux turcs accusés d'avoir reproduit cette photo sur leur site internet ou dans leurs colonnes.
Depuis un an, le gouvernement turc a multiplié les mesures controversées pour tenter de museler internet et les réseaux sociaux, coupables d'avoir diffusé des allégations de corruption visant le président du pays, Recep Tayyip Erdogan, et plusieurs ministres. En mars 2014, Recep Tayyip Erdogan avait ordonné le blocage momentané de Twitter et Facebook, pour empêcher la diffusion d'accusations de corruption visant le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir.
Le Parlement turc a voté, le mois dernier, une disposition qui autorise le gouvernement à bloquer un site internet sans obtenir l'aval de la justice. Cette disposition avait pourtant été censurée par la Cour constitutionnelle l'an dernier.
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