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Attentat à Istanbul : "C'était interminable", témoignent des Français présents dans la discothèque attaquée

Trente-neuf personnes, dont au moins 20 étrangers, ont été tuées après une attaque d'une discothèque d'Istanbul. Soixante-cinq autres ont été blessées. Plusieurs Français présents lors de l'attaque témoignent.

Article rédigé par franceinfo - Hugo Cailloux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les ambulances interviennent près du Reina, une discothèque d'Istanbul, en Turquie, après l'attaque du 1er janvier 2017. (YASIN AKGUL / AFP)

"Il y en a qui ont sauté dans l'eau." Yunus est encore sous le choc, lorsqu'il témoigne sur RTL, lundi 2 janvier. Ce Français originaire d'Alsace était présent lors de l'attentat contre la boîte de nuit Reina, dans la nuit du Nouvel An à Istanbul. Ses propos traduisent la panique qui a saisi la foule lorsque l'assaillant a tiré dans la discothèque où se trouvaient des centaines de personnes.

Revendiquée par le groupe Etat islamique, l'attaque a fait 39 morts et 65 blessés. Une Franco-Tunisienne a été tuée dans l'attentat et trois Français font partie des blessés. Franceinfo a rassemblé les témoignages de certains Français qui se trouvaient sur place. 

Attentat à Istanbul : des rescapés français témoignent
Attentat à Istanbul : des rescapés français témoignent Attentat à Istanbul : des rescapés français témoignent (FRANCE 2)

Yusuf, 23 ans : "On n'a pensé qu’à une chose, s’éloigner le plus vite possible"

Deux cousins alsaciens, Yusuf, 23 ans, et Yunus, 25 ans, étaient présents lors de l'attaque. "On a entendu quelques coups de feu, il y a eu une bousculade à l’intérieur, mais on s’est dit que ça devait être une bagarre, explique Yusuf à RTL. On a entendu une rafale et on a commencé à voir tout le monde qui essayait de s’échapper."

Lui s'est réfugié derrière des canapés pour échapper au tireur. "J’ai couru à la terrasse, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de monde. Il y avait des canapés empilés, donc je me suis fait un petit passage comme une sorte de petit tunnel derrière les canapés pour ne pas qu’on me repère", poursuit-il.

"Je n’ai pas pu voir les tireurs. Sous le coup de la panique, on n'a pensé qu’à une chose : s’éloigner le plus vite possible et se mettre en sécurité", se souvient-il. 

Yunus, 25 ans : "Il y en a qui ont sauté dans l'eau"

"Tout le monde a commencé à crier, à courir, témoigne Yunus, le cousin de Yusuf. On est allés sur la grande terrasse qui donne sur le détroit du BosphoreIl y en a qui ont sauté dans l’eau. Nous, on a réussi à se cacher entre des canapés. On avait pris une table en métal comme bouclier."

"En fait, [le tireur] ne s’arrêtait pas, pendant 15 ou 20 minutes. C'était interminable, décrit le jeune homme. On est encore choqués, on ne comprend même pas. Quand on entend à la télé qu’il y a eu un attentat, ce n’est pas pareil que quand on le vit."

Interrogé par Les dernières nouvelles d'Alsace, Yunus revient aussi sur sa sortie de la boîte de nuit. Les policiers sont arrivés dans la discothèque lorsque les coups de feu ont cessé. "Ils nous ont dit de sortir les mains en l’air car ils ne savaient pas si le tireur était toujours parmi nous. Ils nous ont fouillés et nous ont conduits au poste pour prendre nos empreintes et faire le 'test de la poudre'", une analyse permettant de savoir si la personne testée a utilisé une arme. Le jeune homme ajoute : "Le plus dur, aujourd’hui, c’est pour les personnes qui sont venues à deux et qui repartent seules. J’ai rencontré quelqu’un qui était venu en groupe à huit, ils n’étaient plus que quatre vivants"… Les deux cousins rentreront en France le 5 janvier, selon le quotidien alsacien.

L'ami d'un rescapé : "Il va bien mais est sous le choc"

Parmi les témoins de l'attentat se trouvaient également trois amis originaires de Montluçon (Allier). Selon La Montagne, ils "avaient pris une semaine de vacances pour s'amuser et oublier le boulot". Deux d'entre eux ont été blessés. Fikri Tosun a reçu deux balles à la jambe et à l'épaule. Opéré dans l'après-midi du 1er janvier, il sera réveillé lundi. Selon Le Parisien, aucun organe vital n'aurait été touché.

Deniz Celiker a, lui aussi, été touché par deux balles. Il a été transporté dans un autre hôpital et était, dimanche soir, "conscient". Il devait être opéré lundi. 

Le troisième, Fatih Altintas, ami des deux blessés, s'en est sorti indemne. Selon son cousin Mesut, dans des propos rapportés par Le Parisien, Fatih "va bien" mais "est sous le choc"

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