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Turquie : l'accident minier réveille la colère anti-régime

Les manifestations contre le gouvernement Erdogan ont repris avec la catastrophe minière qui a fait pour le moment 282 morts à l'ouest de la Turquie. Après une mobilisation à Ankara mercredi, c'est à Izmir que la police anti-émeutes a dû intervenir, lançant des gaz lacrymogènes face à une foule de 20.000 personnes.
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La Turquie a commencé à enterrer ses premiers membres © Reuters)

La Turquie redescend dans la rue : après les mobilisations de l'été dernier contre le gouvernement de Recep Teyyip Erdogan, les manifestations ont repris dans le pays.

Une conséquence direct de l'accident minier de mardi, qui a fait selon un bilan provisoire 282 victimes sur les 787 personnes qui étaient dans les galeries souterraines au moment de l'explosion mortelle. Le régime est accusé d'avoir négligé la sécurité dans son secteur minier.

20.000 personnes à Izmir, 200 à Ankara

Jeudi à Izmir, près de 20.000 personnes sont descendues dans la rue. Les forces de police anti-émeutes ont utilisé des gaz lacrymogènes. Kani Beko, président d'un des principaux syndicats d'ouvriers du pays, DISK (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie), a été hospitalisé après une violente charge policière.

Comme la veille, Ankara a également été le théâtre de mobilisations. 200 personnes se sont rassemblées sur la place Kizilay, où elles ont également affrontées la police. D'autres manifestations ont également eu lieu dans plusieurs autres villes. Par ailleurs, quatre syndicats ont décrété pour jeudi une journée de grève à travers tout le pays.

Erdogan et le président turc hués

Les manifestations reprochent à Erdogan d'avoir ignoré des avertissements répétés sur l'insécurité dans les mines de Turquie. Des accusations qu'il a balayées mercredi lorsqu'il s'est personnellement déplacé à Soma et où il a été vivement chahuté par des dizaines d'habitants, en colère. "Des explosions comme celle-là dans des mines se produisent tout le temps ", a-t-il répondu aux journalistes présents sur place.

 

Un de ses conseillers qui l'accompagnaient dans son déplacement à Soma a en outre frappé d'un coup de pied un manifestant tombé par terre après une charge policière, selon des images, provoquant des réactions indignées sur les réseaux sociaux. Le président Abdullah Gül est arrivé jeudi sur le site du drame et lui-aussi a été la cible de protestations, néanmoins plus mesurées, selon les médias.

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