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Terrorisme : "La menace se maintient à un niveau élevé", estime le directeur de la DGSI

A l’occasion du lancement de son nouveau site internet, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, Nicolas Lerner, revient sur l’état de la menace terroriste en France et sur les objectifs de recrutement de son service.

Article rédigé par franceinfo - Hugo Puffeney
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Le logo de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où siège le service de renseignement français, le 5 novembre 2018. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / AFP)

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a lancé mardi 6 juillet son site internet, "un événement majeur" pour ce service de renseignement astreint au secret défense. A sa création en avril 2014, la DGSI comptait 3 200 agents. Ils sont aujourd'hui 4 700 et, à terme, devraient être plus de 5 500. Le nouveau site dispose d'une rubrique pour enregistrer les candidatures. A l'occasion de sa présentation, Nicolas Lerner, directeur général du service de renseignement, est revenu sur les menaces qui pèsent sur le territoire national.

Quel est l'état de la menace terroriste en France à l'heure actuelle ?

Nicolas Lerner : La menace terroriste se maintient à un niveau élevé. Depuis 18 mois, ce sont sept actions terroristes qui ont endeuillé le territoire national alors que, sur la même période, les services spécialisés ont déjoué cinq projets d'action. Près de 8 000 personnes sont toujours suivies et inscrites au fichier de la radicalisation. Cette menace devient de plus en plus complexe à traiter. A côté de la menace que je vais appeler "traditionnelle", il est apparu ces dernières années des individus isolés, autonomes, sans lien avec ces organisations terroristes. Ils ne sont pas inscrits au sein de cellules mais décident, sous l'effet de la propagande à laquelle ils sont réceptifs, de passer à l'acte. C'est un défi important et une grande partie de nos moyens sont mis sur la détection de ces profils.

L'ouverture du procès des attentats du 13-Novembre (prévue le 8 septembre) accroît-elle le risque d'une attaque sur le sol français ?

L'ouverture d'un procès comme celui-ci, au regard du nombre d'accusés, du nombre de parties civiles – inédit dans l'histoire judiciaire française  peut générer des tensions exacerbées au sein de la société française. Des sujets de divergence, des crispations sont susceptibles de bénéficier d'une caisse de résonance. Pour nous, service de renseignement, ce sera évidemment une période où nous serons très attentifs à l'exacerbation de ces tensions, susceptibles d'engager des actions violentes.

La DGSI doit recruter 1 200 agents supplémentaires d'ici à 2024, pour atteindre 5 500 agents. Est-ce que ce nouveau site internet contribue à cet objectif ?

Absolument. L'objectif est ambitieux, puisqu'il nous faut recruter des personnels formés et adaptés. L'ensemble des membres de la DGSI est habilité au secret de la défense nationale, les procédures de recrutement sont très longues. Je considère donc que, pour atteindre cet objectif, il faut faire flèche de tout bois. Moi, j'assume une plus grande ouverture, de donner à voir ce que sont nos missions au quotidien, car je le dis souvent : à la DGSI, il n' y a pas que des James Bond. Savoir ce que sont les attentes d'un service de renseignement, ce qu'on y fait exactement, est essentiel pour que les profils que nous recrutons soient adaptés à nos besoins.

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