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La France veut une "initiative internationale" sur les communications chiffrées pour lutter contre le terrorisme

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en a fait l'annonce, vendredi, à l'issue d'un conseil de défense restreint à l'Elysée.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'exprime à l'Elysée, à Paris, à l'issue d'un conseil restreint de défense, le 11 août 2016. (JULIEN MATTIA / NURPHOTO / AFP)

C'est le "nouveau défi" des autorités dans la lutte contre le terrorisme. La France veut porter avec l'Allemagne une "initiative européenne" puis "internationale" sur le chiffrement des communications, a annoncé Bernard Cazeneuve, vendredi 12 août. Le ministre de l'Intérieur a précisé qu'il travaillerait sur le sujet avec son homologue allemand le 23 août, à Paris.

"C'est une question centrale dans la lutte antiterroriste, beaucoup des messages échangés en vue de la commission d'attentats terroristes le sont désormais par des moyens cryptés, a estimé Bernard Cazeneuve après un conseil de défense, à l'Elysée. Ce n'est pas un pays seul qui peut prendre des initiatives [sur le sujet]."

L'application Telegram au cœur de l'actualité

De nombreux services de messagerie électronique sont chiffrés. C'est le cas de l'application Telegram, utilisée par des membres du groupe Etat islamique et par l'un des tueurs du père Jacques Hamel lors de l'attaque de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).

Nombre des éditeurs de ces logiciels se refusent à fournir aux Etats les moyens de déchiffrer ces communications. "La France fera des propositions", a simplement répondu Bernard Cazeneuve, interrogé à ce sujet, restant vague sur ses intentions.

Le ministre semble à contre-courant des récentes recommandations de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (Anssi), note le site NextInpact. Son directeur général a récemment défendu, dans une lettre publiée par Libération, le chiffrement de bout-en-bout, sans "portes dérobées" pour les grandes oreilles de l'Etat. Selon lui, "il est techniquement impossible d’assurer que ce dispositif ne bénéficiera qu’aux personnes autorisées".

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