Syrie : les camps djihadistes menacent le pays
À l’intérieur du camp d’Al Hol (Syrie), les forces de sécurité kurdes ne circulent qu’en véhicules blindés. 52 000 personnes s’y entassent. Ici ont été placés les proches des combattants de Daesh, arrêtés en 2019. Une majorité de femmes et d’enfants, qui ont l’interdiction de sortir. Plus de 50 nationalités sont représentées, et on compte des dizaines de Français. "Les petits, quand ils commencent à peine à marcher, ils nous jettent déjà des pierres dessus", confie une membre des forces de sécurité kurdes. Les affrontements sont récurrents.
Une tension "ingérable" autour des camps
Les forces de sécurité mènent régulièrement des opérations pour récupérer les armes qui entrent clandestinement dans le camp. Elles y parviennent par des tunnels, et circulent ensuite grâce à plusieurs stratagèmes. La pression et l’insécurité sont permanentes, orchestrées par le groupe État islamique. "Leur but, c’est de devenir de plus en plus puissants à l’intérieur du camp, puis après de ressortir d’ici, et de recréer leur État islamique", pense la directrice du camp, Jihane Hanane.
Al Hol vit dans la peur permanente d’une attaque massive de Daesh, à l’image de celle qui a eu lieu à 30 km de là, lors de l’attaque de la prison al-Sinaa, à Hassaké (Syrie), le 20 janvier 2022. À l’intérieur se trouvent des milliers de combattants djihadistes, parmi les plus hauts gradés. Daesh, aujourd’hui dans la clandestinité, a juré de tout faire pour les libérer. "La tension qui s’accumule autour de ces centres de détention devient ingérable, à mesure que le groupe État Islamique se réorganise dans la clandestinité et monte en puissance", conclut Marc de Chalvron, envoyé spécial à Al Hol.
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