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Syrie : le chemin de Bachar al-Assad imposé par Poutine

Longtemps honni et écarté, le président syrien est en train de devenir la solution. Vladimir Poutine a réussi à rendre Bachar al-Assad incontournable pour battre Daech en Syrie. L’Occident, résigné, commence à voir en lui un moindre mal. C’est la solution que vendra le président russe à l’ONU.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Manifestation de soutien à Vladimir Poutine à Lattaquié (Syrie) en 2013. (ANDREY STENIN / RIA NOVOSTI/AFP)

Le chemin de Damas. «Il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique Assad, mais il y en a d'autres», a tranché Merkel, citant également les alliés de Damas, la Russie et l'Iran. Le bourbier syrien illustre les hésitations et les désaccords, sinon le manque de vision, occidentaux. La perspective d'un dialogue avec le président syrien n’est plus taboue. «On est dans une telle impasse qu'on sent bien, côté occidental, de façon plus ou moins assumée, qu'il y a une volonté d'en sortir par tous les moyens, y  compris par la réhabilitation d'Assad», constate Myriam Benraad, chercheuse associée au Centre d'études et de recherches internationales (CERI-Sciences Po).

Pendant longtemps, le départ d’Assad était une condition sine qua non, pour les Américains et les Français notamment, à toute négociation sur une transition politique. Ce temps si proche semble très loin. Les chancelleries occidentales ont entamé leur chemin de Damas. Et sont résignées, de fait, à soutenir le président syrien dans son combat contre l’Etat islamique. La conseillère politique de Bachar al-Assad, Boussaïna Chaabane, ne cache pas son enthousiasme : «Le climat international actuel se dirige vers la détente et vers la résolution de la crise en Syrie.» En langage non diplomatique : Assad est redevenu fréquentable.
 
Hiérarchie des priorités. Dès cet été, l’intransigeance des pays occidentaux a commencé à se fissurer. L’afflux des réfugiés syriens vers l’Europe a accentué l’inflexion, l’activisme russe l’a complètement achevée. Mi-septembre, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond ont convenu qu'Assad devait partir mais que le calendrier et les modalités étaient «négociables».
 
A la tribune de l’ONU, lors de l’Assemblée générale lundi 28 septembre 2015, Vladimir Poutine mettra en avant la volonté de son pays à combattre Daech et les moyens militaires mis en place en Syrie. Le même jour il s'entretiendra avec Barack Obama, alors que Washington s'inquiète du renforcement de la présence militaire russe sur le terrain (une quinzaine d'avions-cargos russes s'est posée sur une base militaire du régime de Damas). Et Poutine de pointer du doigt l’impuissance de l’Occident qui tarde à avoir une position commune et claire.

Vladimir Poutine et le prince Mohammad bin Salman Al Saud, ministre saoudien de la Défense à Saint-Pétersbourg, le 18 juin 2015. (Michael Klimentyev / RIA Novosti/AFP)

L’avenir de Bachar al-Assad s’est-il embelli ? Peut-être que oui, peut-être que non. Un journal libanais avait évoqué, début septembre, un scénario russo-saoudien (Genève III) qui verrait la défaite militaire de Daech sur le terrain, un gouvernement de transition et le départ «dans la dignité» d’Assad sous d’autres cieux. 

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