Offensive turque en Syrie : les forces dirigées par Ankara accusées par une ONG d'avoir "exécuté" neuf civils kurdes
Parmi ces victimes se trouve une reponsable politique kurde. L'ONG ne désigne pas les soldats turcs mais des supplétifs syriens participant à l'opération militaire d'Ankara.
Alors que la Turquie poursuit son opération contre les territoires tenus par les Kurdes dans le nord de la Syrie, une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé samedi que neuf civils avaient été "exécutés" par des soldats participant à l'offensive.
"Les neufs civils ont été exécutés à des moments différents, au sud de la ville frontalière de Tal Abyad", précise l'OSDH. L'organisation accuse des troupes syriennes participant à l'offensive déclenchée par la Turquie.
Des exécutions menées par des supplétifs syriens d'Ankara
Dans un communiqué, le Conseil démocratique syrien, bras politique des Forces démocratiques syriennes, la principale alliance de combattants kurdes et arabes dans la région, affirme qu'une responsable d'un parti politique, ainsi que son chauffeur, font partie de ces neuf victimes civiles.
Hevrin Khalaf, 35 ans, était membre de la direction du Conseil démocratique syrien et secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie. Selon un spécialiste de la politique kurde interrogé par l'AFP, Mutlu Civiroglu, elle participait notamment aux rencontres diplomatiques avec la France. Le communiqué affirme qu'elle "a été sortie de sa voiture (...) et exécutée par les mercenaires soutenus par la Turquie".
Ces supplétifs syriens sont d'anciens rebelles qui combattaient autrefois le régime de Bachar al-Assad. Mais avec l'évolution du conflit et l'affaiblissement de la rébellion, ces factions sont désormais financées et entraînées par Ankara.
L'OSDH affirme qu'au total, 38 civils ont été tués depuis le début de l'assaut de la Turquie, mercredi, dont certains dans des bombardements. L'ONG dénombre aussi 81 combattants kurdes tués. De son côté, Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils dans la chute de roquettes kurdes sur des villes frontalières turques.
Samedi soir, la France a annoncé qu'elle suspendait "tout projet d'exportation vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d'être employés dans le cadre de l'offensive en Turquie". Plus tôt, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de France – dont 4 000 à Paris selon la police – pour dénoncer l'opération militaire menée par Ankara.
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