Sayid, réfugié syrien : "J'espère avoir ma chance en Allemagne"
Sayid a 25 ans et pour seul bagage un sac à dos. Avec son portable, des pulls et une brosse à dents. Sayid a quitté Lattaquié en Syrie il y a 45 jours. Epuisé, il peine à articuler, mais nous montre comme un trophée le bracelet qu’un fonctionnaire vient de lui remettre dans un centre pour réfugiés.
"Ça y est, je suis enregistré. C’est écrit AAU sur mon bracelet jaune. Un code, selon un responsable du centre, qui a dit que nous devions aller à Dortmund parce qu’on est trop de réfugiés à Munich. Alors, on fait ce qu’il a dit. Là-bas il y a des lits pour nous dans un autre centre. Ça nous va comme ça."
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Avec le précieux bracelet jaune, pas besoin de billet pour l’express de 13H46. Sayid monte à bord sans quitter des yeux son petit frère de 15 ans. "S’il peut aller à l’école, il apprendra vite l’allemand" , dit le jeune homme qui veut profiter des six heures de voyage pour réfléchir à sa nouvelle vie.
"D’abord, il faut qu on dorme. Puis il faudra que je trouve un médecin pour enlever la balle que j’ai ici dans le dos et qui me fait mal. Ensuite, j'essayerai de travailler. Je suis pâtissier. J’espère avoir ma chance ici, me faire des amis. Il faut oublier ce qu'on a traversé, se tourner vers le futur."
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Oublier les images de mort des quatre ans écoulés, oublier le bruit des bombes. Mais Sayid insiste : ne jamais oublier les parents restés en Syrie. Derrière la porte du train qui se referme, il soupire, on devine qu’il laisse couler quelques larmes.
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