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Sayid, réfugié syrien : "J'espère avoir ma chance en Allemagne"

Des milliers de réfugiés sont arrivés ces derniers jours en Allemagne. Maintenant qu'ils y posent leurs maigres valises, comment les choses s'organisent-elles pour eux ? Et comment se projettent-ils dans l'avenir ? Reportage de Mathilde Lemaire, envoyée spéciale de France Info à la gare de Munich.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Sayid, 25 ans, vient d'arriver à la gare de Munich. Il repart pour Dortmund avec son petit frère de 15 ans © Radio France / Jean-Marie Porcher)

Sayid a 25 ans et pour seul bagage un sac à dos. Avec son portable, des pulls et une brosse à dents. Sayid a quitté Lattaquié en Syrie il y a 45 jours. Epuisé, il peine à articuler, mais nous montre comme un trophée le bracelet qu’un fonctionnaire vient de lui remettre dans un centre pour réfugiés.

"Ça y est, je suis enregistré. C’est écrit AAU sur mon bracelet jaune. Un code, selon un responsable du centre, qui a dit que nous devions aller à Dortmund parce qu’on est trop de réfugiés à Munich. Alors, on fait ce qu’il a dit. Là-bas il y a des lits pour nous dans un autre centre. Ça nous va comme ça."

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  (Le départ des réfugiés en bus vers un centre d'accueil © Radio France / Jean-Marie Porcher)

Avec le précieux bracelet jaune, pas besoin de billet pour l’express de 13H46. Sayid monte à bord sans quitter des yeux son petit frère de 15 ans. "S’il peut aller à l’école, il apprendra vite l’allemand" , dit le jeune homme qui veut profiter des six heures de voyage pour réfléchir à sa nouvelle vie.

"D’abord, il faut qu on dorme. Puis il faudra que je trouve un médecin pour enlever la balle que j’ai ici dans le dos et qui me fait mal. Ensuite, j'essayerai de travailler. Je suis pâtissier. J’espère avoir ma chance ici, me faire des amis. Il faut oublier ce qu'on a traversé, se tourner vers le futur."

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Oublier les images de mort des quatre ans écoulés, oublier le bruit des bombes. Mais Sayid insiste : ne jamais oublier les parents restés en Syrie. Derrière la porte du train qui se referme, il soupire, on devine qu’il laisse couler quelques larmes.

Le reportage de Mathilde Lemaire à la gare de Munich

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