Guerre en Ukraine : que se passe-t-il derrière les portes de la centrale nucléaire de Zaporijia ?
Pour la première fois depuis qu'elle est au centre de toutes les inquiétudes, une équipe de France Télévisions a pu pénétrer dans la centrale nucléaire de Zaporijia. Une visite encadrée par l'armée russe qui occupe le lieu.
Les militaires russes apparaissaient tendus sur la route vers la centrale nucléaire de Zaporijia (Ukraine), une centrale au cœur des inquiétudes. Il faut dire que les tirs d'artillerie sont tout proches. C'est la première fois que des journalistes occidentaux peuvent entrer dans ce lieu devenu stratégique, depuis que les combats ont redoublé à proximité. À l'entrée, une radioactivité normale affichée par un compteur. Jusque-là, aucune fuite n'a été détectée. Dans l'enceinte, des dizaines de militaires russes, certains postés armes à la main, des patrouilles, des campements et des blindés juste au pied des réacteurs de la plus grande centrale nucléaire d'Europe.
La peur permanente des employés
Les Russes conduisent les journalistes vers un endroit où les canalisations sont endommagées puis où un missile est fiché dans le sol. Ces tirs sont attribués aux Ukrainiens par les Russes, qui contrôlent la centrale. "Pas facile de faire des expertises balistiques, mais de toute évidence, l'origine c'est Nikopol et Marhanets, des territoires contrôlés par des Ukrainiens", assure un responsable du nucléaire russe. Des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont pu se rendre sur place et comptent maintenir une présence durable pour éviter tout incident.
"Ce qui nous a frappés au cours des heures que nous avons passées ici, c'est le bruit des tirs d'artillerie. Impossible de déterminer avec certitude qui tire, mais ce qui est sûr, c'est que les employés qui font fonctionner cette centrale vivent avec cette peur permanente. Les inspecteurs de l'AIEA devront aussi travailler dans ces conditions-là", résume le journaliste Luc Lacroix après cette visite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.