Poutine veut interdire aux Français d'adopter en Russie
Trois jours après le vote par le parlement français du mariage gay, un accord franco-russe portant sur l'adoption a été remis en cause par Vladimir Poutine. «La question est d'actualité. J'estime que nous sommes en droit d'introduire des changements», a déclaré, le 26 avril, le président russe.
«Nous devons réagir à ce qui se passe autour de nous. Nous respectons nos partenaires mais nous leur demandons de respecter nos traditions culturelles, notre éthique, nos lois et nos normes», a ajouté M.Poutine.
Rappelons qu'en Russie, l'homosexualité était considérée comme un crime jusqu'en 1993, et comme une maladie mentale jusqu'en 1999, bien après la chute du régime soviétique, en 1991.
Marina Orgueeva, députée de la région de Kaliningrad, a suggéré, selon l'agence Interfax, de réfléchir à des amendements dans l'accord franco-russe sur l'adoption d'enfants, afin d'éviter que des enfants russes ne soient adoptés par des couples homosexuels.
Des changements dans cet accord franco-russe sont déjà en préparation, selon la présidente du Conseil de la Fédération (Sénat russe), Valentina Matvienko, citée par l'agence Itar-Tass.
Itar-Tass rapporte également que la vice-présidente de la commission de la famille, des femmes et enfants à la Douma, la chambre basse du Parlement, Olga Batalina, a estimé que les députés étaient «extrêmement préoccupés par les procédures en cours en France et estimaient que l'adoption d'enfants par des couples de même sexe était tout à fait inadmissible».
«Position ferme»
Moscou avait déjà fait voter une loi pour interdire aux Américains d'adopter des enfants russes. Une décision, qualifiée de «politique» par les Etats-Unis qui avaient publié une liste noire des responsables russes impliqués dans la mort en prison de l'avocat Sergueï Magnitski.
Selon des chiffres récents, près de 15.000 enfants russes ont été adoptés par des étrangers entre 2008 et 2011, dont plus de 5.000 par des Américains, contre un peu plus de 33.000 par des Russes.
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