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Guerre en Ukraine : malgré les critiques, le Kremlin maintient sa politique de grâce présidentielle pour les prisonniers qui acceptent de combattre

Un homme condamné à 20 ans de prison en 2010 pour meurtres et cannibalisme a été gracié par le président Vladimir Poutine, selon un média russe. Une libération qui a ouvert un timide débat en Russie sur le bien-fondé de cette politique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président russe Vladimir Poutine pendant une conférence de presse au Kremlin, le 21 novembre 2023, à Moscou (Russie). (ALEXANDER KAZAKOV / AFP)

Le Kremlin persiste et signe. Alors que la presse russe a révélé la libération d'un homme condamné pour des meurtres satanistes et cannibales, il a annoncé maintenir sa politique de grâce présidentielle pour les prisonniers acceptant de combattre en Ukraine, mercredi 22 novembre. Nikolaï Ogolobiak, condamné à 20 ans de prison en 2010, a été gracié par le président Vladimir Poutine et est rentré chez lui début novembre après avoir servi six mois sur le front, selon le portail d'information 76.ru.

Cette grâce et celles d'autres repris de justice, à l'instar d'un des complices de l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, ont ouvert un timide débat en Russie sur le bien-fondé de cette politique. Des proches de victimes dans d'autres affaires ont dénoncé cette mesure, d'autant que certaines familles n'ont pas été prévenues de ces libérations. Pour autant, le Kremlin, interrogé sur le sujet une nouvelle fois mercredi, ne prévoit pas de changement.

Des dizaines de milliers de détenus russes ont rejoint le front en Ukraine

"La question n'est pas nouvelle, elle a été soulevée à plusieurs reprises, et actuellement tout le monde regarde de près ces listes de graciés", a relevé Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine. "Mais je le répète, il s'agit de conditions [de grâce] précises, liées à une présence en première ligne, à une durée certaine passée en première ligne, à une participation à des groupes d'assaut, et c'est après cela qu'il y a grâce", a-t-il expliqué, ajoutant qu'"il n'y a aucune révision" de cette politique.

Des dizaines de milliers de détenus russes ont rejoint le front en Ukraine, la plupart du temps dans le cadre de contrats avec des formations paramilitaires comme le groupe Wagner. S'ils survivent à six mois de combats, ils sont éligibles à une grâce. Ces hommes ont souvent servi dans les zones les plus dangereuses du front et, de l'aveu même du défunt patron de Wagner, Evguéni Prigojine, ont été utilisés comme de la chair à canon.

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