: Vidéo Arrestations en Russie : Jean-Yves Le Drian juge la "dérive autoritaire" du régime "très inquiétante"
"Malgré tout, la Russie ne va pas déménager", souligne le chef du Quai d'Orsay qui se dit "obstiné" pour discuter avec notre voisin "tout en étant extrêmement clair et extrêmement ferme sur la dérive autoritaire que nous constatons".
"Je trouve cette dérive autoritaire très inquiétante", a jugé sur France Inter, franceinfo et Le Monde le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian invité de "Questions politiques", alors qu'il était interrogé sur les milliers d’arrestations dimanche 24 janvier en marge de manifestations en Russie en soutien à Alexeï Navalny.
"Je trouve la remise en cause de l'État de droit, par ces arrestations collectives et préventives, insupportable. Je trouve aussi que le succès des manifestations au pluriel sur l'ensemble du territoire russe est impressionnant", souligne Jean-Yves Le Drian.
Des sanctions ont été prises
"Il faut que toute la lumière soit faite sur l'affaire Navalny", répète le ministre français des Affaires étrangères. "Le fait qu'il ait été empoisonné, c'est une tentative d'assassinat. Ça s'est fait en Russie, avec un produit chimique russe, sur une personnalité russe. Donc, il me paraît normal qu'une enquête soit menée, une clarification". Jean-Yves Le Drian croit que les autorités russes "ont voulu avoir une position de déni sur la réalité".
Le ministre français rappelle que des "sanctions" ont été prises à l'égard de la Russie, "y compris contre l'environnement du président Poutine". "Au trimestre dernier, l'ensemble européen a pris des mesures" pour une interdiction de voyage et un gel des avoirs "d'un certain nombre de personnalités". Ces sanctions, "il faut les rendre opératoire réellement, la discussion sur ce point aura lieu" lundi "au niveau du Conseil européen", indique le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
Être ferme sur "la dérive autoritaire"
Cette "dérive préoccupante" du régime russe "remet un peu en cause la volonté de confiance et de sécurité qu'on peut avoir à l'égard de la Russie", estime Jean-Yves Le Drian. Il rappelle qu'une initiative avait été prise à Brégançon fin août 2019, mais "ça n'avance pas beaucoup".
Alors Vladimir Poutine reste-t-il un interlocuteur pour la France ? "Je dirais que malgré tout : la Russie ne va pas déménager, la géographie est têtue. La Russie est notre voisin et nous avons des questions de sécurité et de confiance. Et nous sommes obstinés pour trouver le moyen de faire en sorte que des formes de discussion puissent avoir lieu tout en étant extrêmement clair et extrêmement ferme sur la dérive autoritaire que nous constatons", affirme Jean-Yves Le Drian.
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