Mort d'Elizabeth II : à la Fête de l'Huma, les militants ne sont pas tous convaincus par l'engagement écolo de Charles III
Le nouveau roi Charles III a régulièrement pris position en faveur de l'environnement ces 50 dernières années, mais les militants présents à la Fête de l'Humanité, vendredi 9 septembre, craignent un engagement de façade.
Celui qui était surnommé le "prince des patates" sera-t-il à la hauteur des enjeux climatiques ? "Cela ne va peut-être pas suffire", commente Christophe, un militant écologique présent, vendredi 9 septembre, à la Fête de l'Humanité, qui a lieu cette année au Plessis-Pâté en Essonne. Le festival organisé par le journal L'Humanité, traditionnel rendez-vous de la rentrée pour la gauche marqué cette année par la Nupes, s'est ouvert au lendemain de la mort de la reine d'Angleterre Elizabeth II. Son fils, le nouveau roi Charles III, surtout connu pour son divorce avec Diana, est aussi engagé contre le racisme, la pauvreté et pour l'écologie.
Un engagement qui dure depuis plus de 50 ans. Charles III a construit une ferme et un village modèle de développement durable. Il a créé, en 1986, The Prince's foundation, qui développe notamment la mode durable. Mais Christophe craint que le rang ne rattrape l'engagement écologique. "De combien d'avions privés dispose la cour d'Angleterre ? Comment se déplacent-ils ? s'interroge-t-il. Le mode de vie de la famille Windsor n'est pas compatible même avec le simple développement durable. Que les grands dirigeants s'occupent de l'environnement, ça peut être bien, mais je ne suis pas complètement sûr que ce soit un grand écologiste devant l'éternel."
"Est-ce que ça va changer quelque chose ?"
Derrière lui, près de la tente d'Europe Écologie les Verts, François est plus nuancé :
"Sur le développement de l'agriculture écologique, quand personne n'y pensait, il s'est montré assez bon lobbyiste dans les institutions européennes." Charles III avait rencontré la militante suédoise Greta Thunberg, en 2020, en marge du 50e Forum économique mondial de Davos. "Le message qui peut être envoyé aujourd'hui aux Britanniques ne peut être que bénéfique et on voit aujourd'hui sur ces héritiers qu'il y a aussi cette volonté qui est passée."
Critiqué et même raillé pour son engagement précoce dans l'environnement, Charles est surnommé à l'époque le "prince des patates". Peu importe, il continue et délivre son message lors de sommets pour le climat. Le monarque publie même un manifeste au moment où l'ancien président américain Donald Trump remet en cause les accords de la COP21. "C'est bien qu'il soit engagé écologique, mais concrètement est-ce que ça va changer quelque chose ? C'est bien en termes d'image, mais est-ce que le gouvernement anglais va suivre derrière ? Je n'en suis pas sûr", se demande Lucas, un miliant insoumis.
"La monarchie anglaise est une image, elle n'a pas fonction de pouvoir."
Lucas, militant insoumisà franceinfo
Comme Lucas, la députée insoumise Danielle Simonnet est opposée à la monarchie. Pour l'élue, le roi est inutile, peu importe les causes qu'il défend. "C'est le même rapport que je peux avoir avec le pape", confie la députée parisienne. "Evidemment quand on a un pape qui est moins réac qu'un autre ou qui est plus écolo, c'est plus positif, mais je n'attends ni d'un roi, ni d'un pape, l'évolution d'une politique. Je l'attends d'une prise en main du peuple par lui-même de son devenir." Le nouveau roi d'Angletterre, lui, a déjà promis se tenir en retrait de ses engagements pour servir la couronne sur la même ligne que sa mère.
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