"Bavarde", "active", "accessible et souriante"... Les portraitistes de la reine Elizabeth II nous racontent leurs rencontres avec la souveraine
Antony Williams et Miriam Escofet ont tous les deux réalisé des portraits officiels de la reine Elizabeth II. À quelques jours des célébrations de son jubilé de platine, ils racontent leur expérience à franceinfo.
Le stress immense, le crâne douloureux, l’estomac qui gargouille. Antony Williams se souviendra toute sa vie de ce moment de 1996. Pour la première fois, il installait son matériel sur l’épaisse moquette du palais de Buckingham afin de réaliser le portrait de la reine Elizabeth II. Cette dernière fête ses 70 ans de règne à partir du jeudi 2 juin. son visage accompagne les Britanniques sur les timbres, les billets de banque et donc les portraits officiels, exposés dans les musées ou les bâtiments publics.
"J'attendais la reine et j'ai vu une meute de corgis entrer dans la pièce. J'ai cru qu'ils allaient m'attaquer !", se souviens le portraitiste. Finalement, les chiens de sa majesté ne le mordent pas et la reine arrive quelques minutes plus tard. À l'époque, il a seulement 30 ans et vient d'être choisi pour peindre la reine. Il est en panique. "La reine était très bavarde, très active. Par moment, elle était agitée, une vraie cible mouvante !" Au total, il aura droit à sept séances d’une heure avec elle. Les débuts sont hésitants.
"Je ne savais pas trop quoi faire parce que je n’avais pas été briefé avant le premier rendez-vous sur la manière dont je devais m’adresser à elle. C’était délicat. J’ai donc demandé à son secrétaire particulier qui était dans la pièce : 'Pouvez-vous demander à Sa Majesté de s’asseoir de cette manière ?'"
Antony Williams, portraitiste de la reine Elizabeth IIà franceinfo
L’expérience de Miriam Escofet est plus récente. Elle a peint le portrait de la reine pendant le premier confinement lié au Covid-19. Elle raconte une souveraine "très accessible et souriante" mais se refuse à raconter leurs échanges lors des deux rendez-vous d'une heure qu'Elizabeth II lui a accordés, confidentialité des échanges oblige. "Je ne peux pas." Elle reconnaît cependant avoir été impressionnée par son modèle. "Elle dégage quelque chose, elle irradie", affirme-t-elle.
Tout juste Miriam Escofet se risque-t-elle à raconter une anecdote liée à la remise du tableau. "Je lui expliquais tout et j’étais très fière de petits détails, de cette tasse sur laquelle j’avais peint des animaux. Je me sentais très maline. Tout à coup, elle dit : 'Oui mais il n’y a pas thé dans la tasse.' Elle a dit ça de manière très amusante." Ce portrait a forcément marqué sa carrière et lui a valu des dizaines d’interviews dans le monde. Elle sait que peindre un personnage historique de son vivant ne lui arrivera plus.
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