Syrie : la guerre parmi les insurgés fait plus 500 morts en une semaine
Parallèlement, une dizaine de pays entend presser l'opposition à négocier avec le régime de Bachar Al-Assad.
La guerre interne au sein de l'opposition armée en Syrie a fait plus de 500 morts en une semaine, tandis qu'à Paris, une dizaine de pays amis de l'opposition entendent la presser dimanche 12 janvier de négocier avec le régime.
Depuis une semaine, dans le nord du pays, qui échappe en grande partie depuis plus d'un an au contrôle de Bachar Al-Assad, des combats opposant des rebelles majoritairement islamistes aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont fait plus de 500 morts.
"Nous avons pu établir que 482 personnes avaient trouvé la mort en raison des combats : 240 membres des brigades rebelles, 157 combattants de l'EIIL et 85 civils", affirme le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il souligne : "Il y a certainement des dizaines d'autres morts mais il nous a été impossible de les documenter avec précision."
Risque d'une campagne d'assassinats et d'attaques
Vendredi 10 janvier, les rebelles ont poursuivi leur avancée dans les provinces d'Alep et d'Idleb, où la présence de l'EIIL est faible, tandis que ce groupe a repris l'avantage dans la région de Raqa, qu'il contrôle depuis plusieurs mois. Selon les experts, l'EIIL compte 5 à 6 000 combattants et leurs adversaires dix fois plus. "Il est totalement improbable que l'EIIL puisse l'emporter si on tient compte des forces en présence mais ses adversaires ne vont pas réussir à l'expulser de Syrie", explique à l'AFP Charles Lister, expert auprès du Brookings Center de Doha.
"Il va poursuivre ses opérations de manière bien plus indépendante et parfois en opposition avec les autres groupes rebelles. Mais ce qui risque peut-être d'arriver, c'est une campagne d'assassinats et d'attaques contre des individus et des groupes liés à l'opposition et à l'ASL", les rebelles de l'Armée syrienne libre, ajoute-t-il.
Parallèlement à cette offensive contre les jihadistes, les manifestations du vendredi ont repris, comme au début de la révolte contre le régime en 2011. Alors que la guerre intestine et sanglante se poursuit, onze pays soutenant l'opposition modérée syrienne vont intensifier les pressions pour la convaincre de participer à la conférence de paix sur la Syrie qui doit s'ouvrir le 22 janvier en Suisse.
L'opposition à Bachar Al-Assad profondément divisée
"Nous considérons que [la conférence de] 'Genève 2', à condition que son mandat soit respecté, est nécessaire. Nous demandons aux uns et aux autres de faire un effort pour y participer", a déclaré cette semaine le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, à l'initiative de la rencontre ministérielle convoquée dimanche à Paris.
Réunie cette semaine à Istanbul, la Coalition, profondément divisée sur cette question, a reporté sa décision au 17 janvier. Les principaux groupes de combattants rebelles ont mis en garde les opposants politiques en exil contre toute forme de négociation avec le régime et le Conseil national syrien, principale composante de la Coalition, a déjà exprimé son refus de participer à la conférence dite de "Genève 2", faute de garanties sur un départ du président Bachar Al-Assad.
La rencontre dimanche des "Amis de la Syrie" réunira le président de la Coalition, Ahmad Jarba, avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Egypte et la Jordanie. Etats-Unis et Russie, co-parrains de la conférence de paix en Suisse, ont prévu de discuter de la Syrie dès le lendemain, toujours à Paris.
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