De la prison de Saidnaya en Syrie, il n'existe quasiment aucune image. Seules ces captures satellitaires permettent de situer ce haut lieu de la torture en Syrie dans ce que l'on appelle "la vallée des chrétiens" à une heure de route de Damas. Pendant plusieurs années, l'organisation Amnesty International a recueilli les témoignages d'anciens détenus ou de surveillants ayant fait défection.Des détenus affamés, transis de froid et torturésIls sont allés jusqu'à reconstituer grâce à ces témoins la configuration des lieux, impénétrables pour les journalistes occidentaux ou les organisations internationales. "Lorsqu'ils amenaient un peu de nourriture, dans chaque cellule cela tournait à l'émeute alors ils sortaient un ou deux détenus et les passaient à tabac", explique Anas Hamado, détenu pendant 15 mois dans la prison de Saidnaya. Des détenus affamés, transis de froid, mais aussi torturés et pendus à l'issue de procès expéditifs. Des dissidents, des manifestants et des journalistes ont ainsi disparu. Selon Amnesty, 13 000 personnes auraient été exécutées entre 2011 et 2015.