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Qui est Thomas Barnouin, ce jihadiste français proche de la mouvance de Mohamed Merah arrêté en Syrie ?

Cet Albigeois de 36 ans a été arrêté le 17 décembre par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la région d'Hassaké (nord-est).

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ville de Raqqa (Syrie) détruite, le 12 août 2017. (MORUKC UMNABER / DPA)

Il était un vétéran de la nébuleuse jihadiste du Sud-Ouest. Thomas Barnouin, 36 ans, est tombé aux mains des combattants kurdes en Syrie, le 17 décembre. Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) l'ont arrêté dans la région d'Hassaké (nord-est), entre Mossoul (Irak) et Raqqa (Syrie), ex-capitales du califat du groupe Etat islamique (EI). D'autres jihadistes français ont été arrêtés, a indiqué la source, sans en préciser le nombre. Parmi eux : deux autres "convertis", Romain Garnier, un ancien champion de natation de 33 ans originaire de Vesoul (Haute-Saône), précise LCI, et Thomas Collange.

Franceinfo brosse le portrait de ce vétéran du jihad français.

Un converti radicalisé après un séjour en Arabie saoudite

Fils d'enseignants d'Albi (Tarn), Thomas Barnouin s'est converti à l'islam au début des années 2000, grâce à la lecture de plusieurs livres, notamment la biographie de Malcom X, Mahomet, la parole d'Allah et la traduction du Coran, décrit La Dépêche. Il se met à fréquenter des mosquées à Albi, Toulouse et Château-Chinon. Une conversion suivie quatre ans plus tard par un voyage à Médine, en Arabie saoudite, "pour interpréter lui-même le Coran", selon les mots de sa mère citée par Le Figaro. Dans la ville sainte, Thomas se fait rebaptiser Abdelhakim et fait quelques rencontres déterminantes. A l'époque, les Etats-Unis viennent d'envahir l'Irak pour renverser Saddam Hussein. "Mon devoir de musulman, c’est d’aller combattre là-bas", déclare-t-il quelques années plus tard aux policiers français.

Un jihadiste récidiviste, déjà condamné en 2009

C'est en Arabie saoudite que le jeune homme va mûrir un premier projet de jihad. En 2006, il tente de rejoindre l'Irak pour combattre les Etats-Unis, via la Jordanie et la Syrie. Mais, le 12 décembre, il est arrêté en compagnie de Sabri Essid, une autre figure du jihadisme hexagonal, par les forces de sécurité syriennes, qui le remettent à leurs homologues français. Les deux hommes sont condamnés à Paris, en décembre 2009, à cinq ans de prison, dont un avec sursis, dans le cadre de la filière dite d'Artigat, village de l'Ariège où résidait Olivier Correl. Fabien Clain, "voix" de la revendication par l'EI des attentats parisiens du 13 novembre 2015, est également condamné à leurs côtés.

Un membre de la nébuleuse dans laquelle gravitait Mohamed Merah

Olivier Correl, Sabrid Essid, Fabien Clain... Si ces noms vous disent quelque chose, c'est parce que les deux hommes sont des proches de Mohamed Merah, l'auteur des attentats de 2012 à Toulouse et Montauban. Le premier, un imam salafiste surnommé l'émir blanc, est souvent présenté comme le mentor du jeune terroriste. Le deuxième, dont l'un des derniers signes de vie est une vidéo de propagande de l'Etat islamique, est son beau-frère. Le troisième apparaît comme son "guide spirituel", dans un courrier retrouvé en 2016.

On ignore pour le moment la nature des liens entre Thomas Barnouin et Mohamed Merah. Mais l'hypothèse qu'ils se soient rencontrés est probable. En 2014, Thomas Barnouin sort de prison et prend le chemin de la Syrie, avec femme et enfants. Les autorités, qui ont lancé un mandat de recherche contre lui, perdent alors sa trace. 

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