En pleine crise à Alep, le "Mannequin challenge" de la délégation française à l'ONU est critiqué par les internautes
Diffusée sur Twitter début décembre avant l'assaut des forces loyalistes syriennes contre les rebelles, la vidéo est ressortie des limbes du réseau social au plus fort de la tragédie d'Alep.
"Immobile comme votre action en Syrie !" Depuis mardi 13 décembre, les réactions au vitriol affluent sur Twitter à l'encontre de la délégation française de l'ONU. Les raisons de cette indignation ? La publication d'un "Mannequin challenge", un défi qui consiste à tourner une vidéo dans laquelle les participants restent le plus longtemps figés, pour fêter ses 30 000 abonnés sur Facebook.
Diffusée le 4 décembre sans provoquer de bronca, la vidéo a été exhumée dix jours plus tard, au plus fort de la tragédie d'Alep. Le décalage abyssal entre les deux situations aidant, les commentaires outrés ont vite abondé. "Vous feriez mieux de bouger face à Alep ! Quelle indécence, quelle autosatisfaction", s'insurge par exemple un internaute.
#MannequinChallenge @franceonu celebrating 30,000 followers on Facebook!
— La France à l'ONU (@franceonu) 4 décembre 2016
Vous êtes 30 000 à nous suivre sur Facebook! Merci! pic.twitter.com/57f6d3dUQt
"Un amalgame complet !"
Contacté par franceinfo, un membre de la délégation française à l'ONU déplore une polémique inutile et "un amalgame complet". "On a tourné ça dans un contexte complètement différent", explique-t-il, rappelant au passage que toute son équipe était "sur le pont", mardi, pour organiser la réunion d'urgence sur la situation à Alep, à l'initiative du ministre des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault. Assurant : "On peut débattre de l'immobilisme de l'ONU, mais s'il y a bien une délégation qui se bouge sur la Syrie, c'est celle de la France."
Déplacé pour beaucoup, ce "Mannequin challenge" n'en dit pas moins sur la difficulté de communiquer de manière moins institutionnelle sur l'instance onusienne. Quitte à faire preuve de maladresse. "On reproche souvent à l'ONU d'être une grosse machine obscure, reconnaît ce membre de la délégation française. Ici, on est une petite équipe. On voulait juste essayer de mettre des visages sur les petites mains de la diplomatie française."
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