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Guerre au Yémen: les Etats-Unis se désolidarisent de l’Arabie Saoudite
Le bombardement aérien d’une cérémonie funéraire à Sanaa a fait, le 8 octobre 2016, au moins 140 morts et des centaines de blessés. C’est l’une des plus violentes attaques de la coalition arabe conduite par l’Arabie Saoudite qui est entrée en guerre au Yémen depuis plus de 18 mois
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Cette guerre doit prendre fin (…) le plus rapidement possible», déclarait fin août 2016 le secrétaire d’Etat américain. John Kerry annonçait alors une initiative de paix qui n’a rien donné. Le conflit qui ensanglante le Yémen s’enlise et continue de déstabiliser la région sur fonds de rivalité entre Ryad et Téhéran.
L’Arabie Saoudite en première ligne
Le royaume wahhabite, grande puissance sunnite de la région, entre en guerre le 26 mars 2015, pour contrer l’avancée des rebelles houthis, des chiites proches de l’Iran.
Une opération militaire est lancée avec l’appui de 9 pays arabes.
Malgré cette intervention censée être «décisive», les rebelles et leurs alliés contrôlent toujours la capitale Sanaa et de larges zones dans le nord et l’ouest du Yémen.
L’échec de la mission
L’Arabie Saoudite et ses alliés arabes n’ont pas réussi à rétablir l’autorité du pouvoir reconnu internationalement. L’opération chiffrée à des milliards de dollars s’éternise et le bilan est très lourd : quelque 6700 morts dont de nombreux civils. La dernière attaque qui a fait plus de 140 morts, le 8 octobre à Sanaa, complique un peu plus la situation.
Washington remet en cause son soutien
Les raids de la coalition arabe interviennent au moment où les Etats-Unis critiquent sévèrement Moscou pour ses frappes en Syrie qui tuent des civils. Washington qui fournissait armes et conseils à son allié saoudien prend ses distances. Il a annoncé le réexamen de son soutien. «La coopération sécuritaire avec l’Arabie Saoudite n’est pas un chèque en blanc», a affirmé Ned Price, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche.
L’arrêt du soutien américain rendrait très difficile, voire impossible, la poursuite des opérations de la coalition au Yémen. «Cette intervention est un échec (…). L’histoire de ce pays montre qu’il faut éviter de s’impliquer militairement et qu’il vaut mieux acheter les factions pour parvenir à une sorte d’équilibre», affirmait en janvier 2016 Bernard Haykel, directeur d’études à l’université de Princeton, dans une interview au Monde.
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