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Iran/États-Unis : "C'est la politique du bord du gouffre. On risque d'aller à l'affrontement par accident"

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Iran/Etats-Unis : "C'est la politique du bord du gouffre. On risque d'aller à l'affrontement par accident"
Iran/Etats-Unis : "C'est la politique du bord du gouffre. On risque d'aller à l'affrontement par accident" Iran/Etats-Unis : "C'est la politique du bord du gouffre. On risque d'aller à l'affrontement par accident" (FRANCEINFO)
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Frédéric Encel, géopolitologue et maître de conférences à Sciences Po, analyse les tensions au Proche et Moyen-Orient dans le JT du soir de franceinfo.

Les relations entre l'Iran, les États-Unis et l'Arabie saoudite sont très tendues après l'attaque de sites pétroliers saoudiens samedi 14 septembre. Pour le moment, la surenchère reste verbale. "Tant qu'on montre ses muscles, ce n'est pas trop grave, tant qu'on a affaire à des matamores comme Donald Trump, c'est sous contrôle, le problème c'est l'accident qui est toujours possible", affirme Frédéric Encel.

"C'est la politique du bord du gouffre. On risque d'aller à l'affrontement par accident, précise le géopolitologue. Donald Trump sait qu'il entre en campagne électorale et que le peuple américain lui en voudra électoralement de ramener de cercueils de soldats américains. Mais lorsque vous menacez, vous êtes obligés de faire quelque chose. Or les Américains ne voient pas le résultat des pressions américaines, car le régime iranien est toujours en place. Ils voient des humiliations successives. Trump est obligé de reculer tout en assumant les menaces qu'il a proférées".

Nétanyahou lâché par le Likoud ?

L'Iran a-t-il frappé l'Arabie saoudite ? "Il n'y a pas 36 puissances qui disposent à la fois d'une volonté et d'une capacité de frapper l'Arabie saoudite. Ce n'est vraisemblablement pas les Iraniens, mais c'est tout aussi vraisemblablement leurs alliés, donc ça revient au même", estime l'essayiste spécialiste du Moyen-Orient.

En Israël, Benyamin Nétanyahou est au coude-à-coude avec son rival Benny Gantz après les législatives. "Si Nétanyahou n'est pas à nouveau Premier ministre, il sera assez vite face aux juges", assure Frédéric Encel.

"Mathématiquement, une alliance entre le Likoud de Nétanyahou et le parti Bleu-Blanc de Gantz est possible. Mais Gantz ne vaut absolument pas de Nétanyahou dans la coalition, plus personne d'ailleurs. Les militants du Likoud pourraient lâcher leur leader pour pouvoir permettre au Likoud de faire une grande coalition avec Gantz comme Premier ministre. Et s'ils ne lâchent pas Nétanyahou, Gantz a la possibilité de contourner le Likoud pour aller chercher beaucoup d'autres partis, y compris peut-être les Arabes israéliens pour bâtir cette grande coalition", analyse le maître de conférences à Sciences Po.

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