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Une plainte déposée contre le cimentier Lafarge pour "financement du terrorisme" en Syrie

La plainte, déposée par l'ONG Sherpa, vise des faits qui se sont produits en 2013-2014, précise "Le Monde". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Un camion de la cimenterie Lafarge sort d'une usine parisienne, le 22 février 2016. (JACKY NAEGELEN / REUTERS)

L'ONG française Sherpa, qui défend les victimes de crimes économiques, a déposé plainte, mardi 15 novembre, contre le cimentier français Lafarge pour "financement du terrorisme" en Syrie, annonce le président de l'association. Cette plainte intervient après des révélations du Monde sur de possibles arrangements avec l'organisation Etat islamique pour faire fonctionner un site en Syrie. 

Selon le quotidien, la plainte vise des faits qui se sont produits en 2013-2014. Lafarge possédait alors une cimenterie à Jalabiya, dans une zone où opérait le groupe terroriste. Le Monde affirme que le groupe a "indirectement financé pendant cette période" les jihadistes de l'Etat islamique. Le quotidien rapporte que l'entreprise a cherché à garantir l'accès à l'usine de ses ouvriers et des marchandises alors que plusieurs points de la zone étaient contrôlés par l'EI, en missionnant un intermédiaire pour obtenir des laissez-passer aux checkpoints. Pour pouvoir fabriquer le ciment, Lafarge serait aussi passé par "des intermédiaires et des négociants qui commercialisaient le pétrole raffiné par l'EI, contre le paiement d'une licence et le versement de taxes", assure le journal.

"Des liaisons (...) avec ceux qui sont perçus comme les pires ennemis de l'humanité"

La plainte avec constitution de partie civile a été déposée mardi 15 novembre auprès du doyen des juges d'instruction, au nom de Sherpa, association spécialisée dans la "défense de victimes de crimes économiques", du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l'Homme (ECCHR) et onze anciens employés du groupe en Syrie, pour obtenir l'ouverture d'une information judiciaire. Elle vise des faits de financement du terrorisme, complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, mise en danger, exploitation abusive du travail et négligence.

"Ce que nous dénonçons, c'est l'obsession d'une entreprise de maintenir une activité profitable au risque de devoir rendre des comptes et que soient mis au jour des liaisons pour le moins dangereuses avec ceux qui sont perçus comme les pires ennemis de l'humanité", a déclaré l'avocat William Bourdon.

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