Syrie : un attentat-suicide à Kobané juste après celui en Turquie
La ville de Suruç fait face à Kobané, d'où les jihadistes du groupe Etat islamique ont été chassés après d'intenses combats contre les milices kurdes de Syrie.
Vingt-huit personnes ont été tuées et près d'une centaines d'autres blessées, lundi 20 juillet, lors d'un attentat-suicide qui a frappé la ville turque de Suruç, non loin de la frontière syrienne, ont annoncé le ministre de l'Intérieur turc et le président Recep Tayyip Erdogan. La déflagration s'est produite dans le jardin d'un centre culturel de Suruç, qui fait face à la ville syrienne de Kobané, d'où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont été chassés en janvier après quatre mois d'intenses combats face aux milices kurdes de Syrie.
"Les autorités turques ont de fortes raisons de croire que cette attaque terroriste a été perpétrée par EI", a déclaré un responsable turc s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Deux morts dans un attentat-suicide à Kobané juste après celui de Suruç
Quelques instants après cette attaque, un attentat-suicide a été perpétré lundi à Kobané. "Un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobané. Deux combattants kurdes ont été tués par l'explosion", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
A Suruç, l'explosion a provoqué un incendie autour du centre culturel. De nombreuses ambulances et un important dispositif de policiers et de sauveteurs ont immédiatement été dépêchés sur les lieux, selon les images des chaînes de télévision turques. Sur les premiers images, on voit les corps de nombreuses victimes, qui ont été recouverts à la va-vite de feuilles de journaux.
Suruç, une ville qui accueille des milliers de réfugiés syriens
Le centre culturel visé dans l'attaque accueillait un groupe de jeunes militants de gauche ou prokurdes qui souhaitaient franchir la frontière pour participer à la reconstruction de Kobané. La ville de Suruç accueille des milliers de réfugiés kurdes de Syrie qui ont quitté la région de Kobané lors de l'offensive lancée par les combattants de l'EI en septembre dernier.
Cette attaque et les violents combats qui ont suivi pendant quatre mois ont provoqué l'exode de quelque 200 000 personnes vers la Turquie voisine. Selon les autorités turques, seuls environ 35 000 Syriens ont regagné leur pays depuis la fin de la bataille.
Fin juin, l'EI a mené une attaque surprise à Kobané, marquant son retour à l'intérieur de la ville par trois attentats-suicide. Les combats qui ont suivi ont entraîné la mort de plus de 120 civils. Après quelques jours, les milices kurdes avaient repris le contrôle total de la ville.
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