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L'Irakien arrêté et soupçonné de terrorisme aurait au contraire été "très actif dans la lutte contre Daech", défend son avocat

Sous la surveillance de la DGSI depuis l'été 2017, cet homme n'a eu aucune activité terroriste depuis qu'il est sur le territoire français, selon les informations recueillies par franceinfo.

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Des combattants irakiens des forces pro-gouvernementales prennent position à Al-Alam, au nord-est de Trikrit, le 8 mars 2015. (YOUNIS AL-BAYATI / AFP)

L'Irakien soupçonné d'avoir été un cadre de Daech et mis en examen en France le 9 mars dernier pour terrorisme n'a "jamais été membre d'Al-Qaïda ou de Daech" mais était "du côté du gouvernement irakien", a affirmé son avocat Mohamed Hamdi au micro de franceinfo dimanche. Selon lui, il est victime d'un "acharnement médiatique" et ce dossier "ne repose sur aucun élément grave et concordant".

"Très actif dans la lutte contre l'État islamique"

Dans un communiqué, Me Mohamed Hamdi a par ailleurs assuré que son client, dont il a par ailleurs détaillé le nom complet - Ahmed Hamdane Mahmoud Ayach Al Aswadi - avait été au contraire "très actif dans la lutte contre l'État islamique". Me Mohamed Hamdi a également assuré qu'il y avait "beaucoup d'approximations" dans le mandat d'arrêt international délivré par les autorités irakiennes. L'avocat se dit en possession de preuves permettant de démontrer que son client "n'était pas dans la ville de Tikrit" lors du massacre de 1 700 personnes, auquel il est soupçonné d'avoir pris part.

Dans son communiqué, son avocat détaille les actions qu'aurait menées Ahmed H contre Daech en Irak, affirmant les avoir confirmées "de sources irakiennes sûres" et par un "très haut responsable des services de sécurité nationale de la ville de Tikrit qui souhaite garder l'anonymat". Ces détails livrés par l'avocat indiquent qu'Ahmed H a été "membre des services de sécurité nationale de la ville de Tikrit de 2007 à 2014" et qu'il était connu sous le nom d'Ahmed Hamdane Abou Kossayl. "Il a été très actif dans la lutte contre l'État islamique", a assuré son avocat, en jouant notamment un rôle "déterminant dans la localisation et l'arrestation, en 2012 et 2013, de deux principaux cadres de Daech", Ali Abdallah Roumh - "l'un des principaux chefs de Daech" pour la province de Salah ad-Din, et Omar Adnan, "le responsable militaire de la ville de Tikrit".

Il aurait quitté Tikrit aidé par les Kurdes

Toujours selon son avocat, Ahmed H aurait quitté l'Irak "suite à sa fuite" d'une prison de Tikrit le 11 juin 2014, quelques heures avant la prise la ville par Daech. Il aurait ensuite quitté la ville "grâce à la protection des services de sécurité kurdes" pour rejoindre Kirkourk, pendant 21 jours, puis Erbil, pendant un an. Il aurait ensuite quitté Erbil pour la Turquie en août 2015, y séjournant "deux mois avant d'arriver en Europe".

Interpellé en mars dernier dans le Calvados où il vivait, Ahmed H a nié, en garde à vue, être un ancien cadre dirigeant de Daech. Sous la surveillance de la DGSI depuis l'été 2017, cet homme n'a eu aucune activité terroriste depuis qu'il est sur le territoire français, selon les informations recueillies par franceinfo. Il est néanmoins suspecté, par les autorités irakiennes qui ont d'ailleurs ouvert une procédure judiciaire à son encontre, d'avoir participé en juin 2014 au massacre de 1 700 personnes à proximité de Tikrit et d'avoir administré la région de Samarra pour le compte de Daech.

Selon les autorités irakiennes, qui ont d'ailleurs ouvert une procédure judicaire, Ahmed H aurait participé en juin 2014 au massacre de 1 700 personnes à proximité de Tikrit et il aurait administré la région de Samarra pour le compte de Daech. En juin 2017, Ahmed H avait obtenu le statut de réfugié politique auprès de  l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) une carte de résident de 10 ans. Une notice rouge Interpol avait alors aussitôt déclenché l'action des renseignements et de la justice.

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