Attaque au camion à Stockholm : le véhicule lancé sur la foule "n'est pas forcément une signature de Daech"
L'attaque au camion-bélier, vendredi, à Stockholm, n'a toujours pas été revendiquée. Pour Alain Rodier, du Centre français de recherche sur le renseignement, il faut rester prudent avant d'accuser Daech.
Un homme a été arrêté et placé en garde à vue vendredi soir pour homicide en relation avec une entreprise terroriste par le parquet suédois, quelques heures après l’attaque au camion-bélier dans le centre de Stockholm qui a fait quatre morts et quinze blessés.
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L’attentat n’a pas été revendiqué à ce stade. Le scénario du véhicule lancé sur la foule n’est pas forcément une signature de Daech, a rappelé samedi sur franceinfo Alain Rodier, directeur auprès du Centre français de recherche sur le renseignement.
franceinfo : Nice, Berlin, Londres et maintenant Stockholm, le scénario du véhicule lancé sur la foule se répète...
Alain Rodier : Oui, le scénario se répète. Cela dit, ce n’est pas forcément une signature de Daech. Al-Qaïda avait déjà décrit ce savoir-faire dans une de ses revues. C’est également une méthode toujours employée par les Palestiniens, en Israël.
Peut-il y avoir un effet d’entrainement ?
Malheureusement, oui. La cause de cette affaire, reste le salafisme jihadiste qui influence beaucoup d’activistes voulant passer à l’acte, selon les consignes qui ont été lancées à la fois par Daech et Al-Qaïda.
L’attaque a-t-elle été improvisée ?
Il faut rester prudent. Le risque terroriste peut se séparer en trois groupes. Il y a le commando infiltré depuis l’extérieur, comme pour les attentats du 13 novembre, mais cela devient de plus en plus difficile. Il y a la deuxième solution : des gens qui sont déjà rentrés et qui passent à l’action, ce sont des réseaux "dormants". Enfin, il y a des individus isolés qui n’ont pas reçu d’ordre et qui peuvent agir à leur initiative. Pour Stockholm, il faut attendre les suites de l’enquête pour savoir dans quel cas de figure nous nous trouvons.
Pourquoi la Suède est-elle visée ?
Deux choses. La Suède est un pays européen, occidental. Elle est considérée comme impie. Elle est donc une cible pour les salafistes jihadistes. Mais en plus, la Suède a accueilli énormément de réfugiés. Elle a su gérer le mieux possible cette vague migratoire. Donc peut-être que quelques dirigeants salafistes jihadistes voudraient casser cette image de marque pour montrer que la "solution suédoise" ne fonctionne pas.
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