Abou Bakr al-Baghdadi est peut-être mort, mais pas son idéologie
Myriam Benraad, politologue spécialiste du monde arabe, juge qu'Abou Bakr al-Baghdadi et le groupe EI ne sont que l'incarnation du jihadisme, toujours bien présent en Irak et en Syrie.
"La mort d'un chef ne signifie pas la mort d'une idéologie. Le jihadisme contemporain remonte aux années 70. Daech en a été la dernière incarnation après al-Qaïda. Cette idéologie s'est répandue de manière exceptionnelle au cours des dernières années, explique par téléphone Myriam Benraad, politologue spécialiste du monde arabe. Avant le web et avant l'épisode Daech entre l'Irak et la Syrie, c'était une idéologie relativement marginale. Ça a changé avec le 11-Septembre et les guerres en Afghanistan et en Irak qui ont créé les conditions propices à ses ultra-radicaux pour progresser et s'imposer".
Le conflit en Syrie favorise le retour des jihadistes
Les Kurdes s'inquiètent de représailles. "Ils ont raison, mais pas seulement eux. Les jihadistes restent présents. Daech a repris ses attaques en Irak et en Syrie, profitant de l'absence de reconstruction", affirme la chercheuse. Et de développer : "Le conflit en Syrie n'est pas terminé avec d'autres acteurs qui jouent leur carte et les jihadistes se sont toujours faufilés dans les failles. Les conditions sont réunies pour qu'ils rejaillissent, ce qui ne veut pas dire qu'ils réussiront à reconstituer leur proto-État".
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