Nucléaire iranien : des taux proches du seuil de fabrication d'une bombe atomique détectés par l'AIEA
A quoi joue Téhéran ? L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a détecté en Iran des particules d'uranium enrichi à 83,7%, soit juste en deçà des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, selon un rapport de cette instance de l'ONU consulté mardi 28 février par l'AFP. Ces particules ont été découvertes dans des échantillons collectés en janvier dans l'usine souterraine de Fordo.
L'agence a demandé "des clarifications" et "les discussions sont toujours en cours" pour déterminer l'origine de ces particules, selon le rapport, qui sera présenté la semaine prochaine lors du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne.
Téhéran évoque des "fluctuations involontaires"
L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme atomique, a fait état auprès de l'agence "de fluctuations involontaires" au cours du processus d'enrichissement. La semaine dernière, Téhéran avait affirmé "n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%". "La présence de particules au-delà de 60% ne signifie pas qu'il y ait un enrichissement à plus de 60%", avait assuré le porte-parole de l'Organisation de l'énergie nucléaire iranienne, Behrouz Kamalvandi.
Ces informations surviennent alors que les négociations afin de ranimer l'accord conclu en 2015 pour limiter les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales sont au point mort. Depuis 2018, la République islamique s'est progressivement affranchie de ses engagements. Au 12 février, son stock total d'uranium enrichi s'élevait ainsi à 3 760,8 kg, soit plus de 18 fois la limite autorisée par l'accord, selon les estimations de l'AIEA. Surtout, l'Iran enrichit à des niveaux toujours plus élevés, loin de la limite fixée à 3,67% : il dispose ainsi de 434,7 kg à 20% et de 87,5 kg à 60%.
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