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"Nous ne pourrons plus envoyer de tapis aux États-Unis" : un patron iranien s’inquiète du rétablissement des sanctions américaines

Après le retrait des États-Unis sur le nucléaire iranien, un patron téhéranais qui exporte des tapis persans dans le monde entier exprimer à franceinfo ses inquiétudes sur les répercussions qu’auront les sanctions américaines sur son activité.

Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un homme regarde à la télévision Donald Trump annoncer la sortie des Etats-Unis des accords sur le nucléaire iranien, dans le centre de Téhéran, le 8 mai 2018. (AHMAD HALABSIAZ / XINHUA)

Morteza Miri reçoit en costume dans sa majestueuse demeure envahie de tapis persans. C’est son activité : une société familiale de 500 employés, qui a deux siècles d’histoire. Il montre avec fierté la grande pièce du rez-de-chaussée où sont exposés des dizaines de tapis. Il les vend dans le monde entier, même aux États-Unis. "C’est l’un des marchés les plus importants, mais cela va s’arrêter, s’inquiète-t-il, nous ne pourrons plus envoyer de tapis aux États-Unis après les sanctions."

Son activité va directement pâtir de la sortie de Washington de l’accord sur le nucléaire. "Après le retrait de l’accord, poursuit Morteza Miri, l’impact immédiat pour les Iraniens est la fermeture du marché américain. Mais les problèmes en termes de transactions financières concernent toute l’économie iranienne."

Les sanctions pénaliseront toute l'économie

Les sanctions visant le pétrole iranien auront aussi un impact sur toutes les entreprises nationales, sans parler des tensions régionales qui inquiètent les investisseurs. Comme son gouvernement, le chef d’entreprise compte sur l’Europe pour sauver l’accord. "Nous savons que les nations européennes ne peuvent pas forcer les entreprises à travailler avec l’Iran, concède l’homme d’affaires. Mais nous espérons qu’elles leur faciliteront la tâche et leur offriront des garanties qu’elles ne connaîtront pas de difficultés en travaillant avec l’Iran."

Trois années difficiles en vue

Morteza Miri ne baisse pas les bras. "Pour le moment, conclut-il, nous ne pouvons pas être très optimistes étant donnés les problèmes dans la région et les difficultés que nous avons avec l’administration Trump. Mais nous devons garder espoir pour continuer à vivre et travailler, et nous espérons vraiment que l’Iran et l’Europe parviendront à sauver l’accord sur le nucléaire pour que la situation ne s’aggrave pas." Il n’a pas encore évalué l’impact économique des sanctions pour sa société mais se prépare à au moins trois années difficiles.

Un patron iranien s’inquiète du rétablissement des sanctions américaines - reportage Franck Mathevon

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