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Syrie : le Hezbollah renforce son engagement pour la bataille stratégique d’Alep

A l’occasion de la commémoration du quarantième jour de la mort d’un de ses plus hauts cadres militaires, le secrétaire général du Hezbollah libanais a rappelé les grandes lignes de sa stratégie régionale. Il a annoncé l’accroissement des effectifs de la milice chiite pour la bataille «stratégique» d’Alep et reconnu pour la première fois la totale dépendance de son mouvement des aides iraniennes.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min

Silencieux depuis l’attentat qui a coûté la vie à un de ses plus importants dirigeants militaires près de Damas, le chef du Hezbollah libanais s’est exprimé, le 24 juin 2016, à l’occasion du 40ème jour de la disparition de Mustafa Badreddine.

Pour Hassan Nasrallah, la bataille d'Alep est vitale pour la défense de Damas 
Devant une salle bondée de cadres dirigeants et de partisans, Hassan Nasrallah est apparu sur grand écran pour réitérer l’engagement de son mouvement en Irak et en Syrie et promettre l’augmentation des effectifs en prévision de «la plus grande bataille, réelle et stratégique», la bataille d’Alep.
 
«Le combat pour la défense d’Alep, c’est le combat pour la défense du reste de la Syrie et de Damas», a-t-il dit.«La défense du Liban, de l’Irak et de la Jordanie», contre la progression de l'Etat Islamique d'Abou Bakr al-Baghdadi, autoproclamé calife .
 
Ripostant aux accusations d’effondrement de ses combattants lors des récentes batailles autour et pour le contrôle de la grande ville du nord de la Syrie, il a révélé, comme rarement, avoir perdu 26 hommes lors de ces affrontements contre 617 djihadistes tués.

Les sanctions financières américaines «inefficaces» 
Au cours de son intervention, le chef du Parti de Dieu en a profité pour assurer que les sanctions économiques et financières américaines contre son mouvement étaient inefficaces. «Nous ne serons pas touchés ni affectés par ces sanctions, a déclaré Hassan Nasrallah, car nous recevons de l’Iran l’argent qui nous est imparti et cela ne passe pas par les banques».
            
Une manière de rejeter, sans même en parler, la responsabilité attribuée au Hezbollah dans l’attentat contre la banque du Liban et d’Outre-mer, le 12 juin 2016, la première banque à avoir appliqué les directives américaines.
 
Le Hezbollah reconnaît une dépendance totale à l'égard de l'Iran 
Une manière aussi de reconnaître de facto la dépendance totale de son mouvement à l’égard de Téhéran. «De même que nous recevons des missiles qui nous permettent de menacer Israël, a-t-il indiqué non sans provocation, nous recevons notre argent. Aucune loi ne peut nous empêcher d’en recevoir».
 
Dans son désir de «transparence» sur la question, le chef chiite a encore indiqué : «nous sommes très clairs sur le budget du Hezbollah. Ses revenus et ses dépenses, ce qu’il mange ou boit, ses armes et ses roquettes, tout cela vient de la République islamique d’Iran. Et tant qu’il y aura de l’argent en Iran, nous en aurons» a-t-il insisté.
 
Quelques heures seulement après ce discours, les avions de guerre russes et syriens reprenaient le pilonnage de la ville d’Alep pour tenter de fermer la «route de Castello». Une route située au nord de la ville qui permet le ravitaillement des quartiers rebelles à partir de la Turquie.
 
 
 

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