Monde : 2019, année de colère planétaire
France 2 s'arrête sur les événements marquants de l'année 2019 à l'étranger, une année de contestations en tous genres, au Chili, au Liban ou encore en Iran. Des mécontentements qui partagent tous des points communs : le coût de la vie et des pouvoirs politiques jugés déconnectés de la réalité.
En Iran, c'est le doublement du prix de l'essence qui a provoqué la colère ; au Liban, une taxe sur les messageries internet ; au Chili, la hausse du prix du ticket de métro. Le détonateur des protestations massives de 2019 a souvent été l'augmentation du prix d'un banal objet du quotidien, l'étincelle révélatrice d'un malaise plus profond, du fossé grandissant entre population et dirigeants sur fond de ralentissement économique mondial. La corruption du système, c'est ce que dénoncent les manifestants libanais, alors que leur pays est au bord de la faillite économique. Dans leur ligne de mire depuis mi-octobre, la classe politique est accusée de clientélisme et d'incompétence. En Irak, on retrouve la même volonté de dégagisme. Ici, c'est surtout une jeunesse désabusée qui est en première ligne d'affrontements souvent très violents avec les forces de l'ordre. Ces jeunes sont prêts à payer leurs espoirs au prix fort ; on compte plus de 400 morts depuis début octobre.
Des systèmes politiques corrompus et oppressifs
En Algérie aussi, chaque vendredi depuis dix mois, la rue réclame le nettoyage général, pacifiquement. Les manifestants ont réussi à pousser le président Bouteflika vers la sortie alors que, très affaibli, il visait un 5e mandat. Mais dans un système politique encore verrouillée, l'élection le 12 décembre d'un proche de Bouteflika n'incarne pas encore le changement démocratique escompté. Comme au Liban et en Irak, le mouvement sans structure et leader établi s'installe dans la durée et l'incertitude. Ces révoltes de 2019 ont souvent en toile de fond la volonté de défendre une démocratie chahutée, comme en Bolivie. Evo Morales, le premier président indigène, a cherché à frauder le système pour s'offrir un nouveau mandat. Il a dû fuir vers le Mexique, lui qui est pourtant l'artisan d'une solide croissance économique. La jeunesse hongkongaise bat elle aussi le pavé depuis avril. Un mouvement contre l'ingérence de Pékin (Chine), jugée grandissante, et pour de vraies réformes. Jamais la contestation n'a été aussi massive, et la riposte de la police aussi violente. Près de 6 000 arrestations ont eu lieu et 6 500 personnes ont été blessées. Le mouvement promet de continuer en 2020, année où cette grande colère mondiale ne semble pas prête de retomber.
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